"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Dans le Londres d'avant-guerre, deux petites filles se promènent avec leur gouvernante. L'une d'elles accèdera bientôt au trône. Les princesses Elizabeth et Margaret adorent Marion, qui leur fait découvrir un monde inconnu : la piscine, le métro, les grands magasins ! Entre elles se tisse un lien d'affection unique : Marion, qui veille sur les fillettes comme une mère, est leur confidente privilégiée. Au risque de sacrifier sa propre existence...Inspiré de la vie de Marion Crawford, La Gouvernante royale est un formidable roman d'amour, de sacrifice et d'allégeance. On y voit grandir, sous les yeux de Marion, Margaret et Elizabeth. On y vit de l'intérieur les drames et les joies des Windsor, de l'abdication d'Edouard VIII au glamour du couronnement d'Elizabeth II. On y découvre enfin le destin d'une jeune femme que rien ne prédestinait à vivre dans l'ombre de la famille royale.
Bon, il faut bien que je l'avoue: depuis la série the Crown, je suis très intéressée par les premières années de la reine Elizabeth et par sa relation avec sa sœur Margaret. Aussi, après Dame d'honneur, les mémoires d'Ann Glenconner que j'avais appréciées l'année dernière, j'ai profité des heures d'été pour découvrir ce roman.
Wendy Holden souhaitait écrire un ouvrage autour des Windsor et elle est tombée par hasard sur les Petites princesses, le témoignage de Marion Crawford sur son expérience de gouvernante auprès d'Élisabeth et de Margaret.
Elle s'en est inspiré pour imaginer cette fiction où Marion Crawford, par le prisme d'un "je" narratif se livre sur son parcours.
Deux temporalités se croisent: celle du présent qui ouvre et referme le récit et celle du passé où on suit de manière chronologique l'existence de Marion.
Au présent, l'action tient en deux scènes : l'introduction avec cette femme à la fenêtre qui espère la visite de ses anciennes élèves et la conclusion autour de la résolution de ce nœud d'intrigue.
Quant au passé, il explore l'évolution de Marion qui entendait vouer son destin à la formation des enfants dans le besoin et qui a graduellement transformé son engagement en métier sacrificiel auprès des deux princesses. J'emploie à dessin ce terme de "sacrificiel" car c'est ce qu'implique cette œuvre. L'idée d'un engagement total au détriment de toute vie personnelle.
C'est d'ailleurs je crois l'exploration des amours de Marion qui m'a le moins intéressée. Dans le sens où j'ai trouvé les séquences un peu trop "Harlequin" avec ces regards qui s'attardent sur un torse mouillé ou des jambes qui se touchent sous la table. Je n'ai rien contre les romances, loin de là mais je trouvais ces épisodes peu raccord avec le reste du ton de l'ouvrage. Par ailleurs, pour être tout à fait honnête, tous les événements "hors fonction" m'ont moins convaincue.
En revanche, j'ai apprécié la description du quotidien des petites filles et de leurs parents. Des années où le frère cadet vivait dans l'ombre du roi et du prince de Galles à son accession au trône. Wendy Holden me semble bien retranscrire l'atmosphère qui devait régner dans cette maison, les sujets de doutes, les craintes naissantes ainsi que la place à part de ces enfants détachées de la réalité et soumises à une communication qui leur échappe. Quant à la figure de Wallis Simpson, elle entend montrer une autre facette dans ses interactions avec la gouvernante. Et je n'avais encore jamais entendu de point de vue dissonnant. Ce que j'ai trouvé intéressant.
Bref, vous l'aurez compris: une lecture en demi-teinte pour moi. Même si le sujet permet de mieux comprendre la jeunesse de la Reine et le sens du métier de domestique auprès des Royaux, certains choix stylistiques ou séquentiels m'ont moins enthousiasmée.
Au service de Sa Majesté
Ce roman est sous-titré « le roman de la jeunesse d’Elisabeth II » et l’auteure a bâti cette biographie romancée en racontant comment une jeune écossaise est devenue la gouvernante des princesses Elisabeth et Margaret, entre 1932 et 1948. Pourtant, rien ne prédestinait Marion Crawford à entrer au service de la Maison Royale : bien au contraire, elle voulait enseigner aux enfants pauvres, et avait des idées plutôt de gauche, fréquentant des étudiants communistes. Mais voilà, il y a des offres d’emploi que l’on peut difficilement refuser ! En acceptant de devenir la gouvernante des petites princesses, Marion n’entend pas abdiquer ses principes et souhaite apporter une touche de modernité dans leur éducation. Elle est atterrée de constater que les fillettes sont tenues éloignées de « la vraie vie » : en 1932 le chômage explose, la crise économique est terrible, mais rien de ce qui se passe dans le royaume ne doit franchir les murs des palais… Pourtant, avec obstination, Marion (Crawfie comme la surnomment les princesses) parviendra à montrer à ses prestigieuses élèves, notamment à Elisabeth, ce qui existe au dehors de Windsor ou de Buckingham. Et au cours de toutes ces années, il s’est passé de nombreux évènements touchant la couronne britannique mais aussi le monde entier ! Ainsi, l’auteure nous fait vivre de l’intérieur la crise d’abdication du roi Edouard VIII et l’accession au trône de Georges VI, les prémices de la seconde guerre mondiale puis le blitz londonien, les réfugiés… mais aussi la rencontre entre Elisabeth et Philip, leur mariage, sans oublier la rebelle Margaret !
Marion Crawford est restée au service de la future reine d’Angleterre pendant seize ans, mais pourtant peu la connaisse et peu connaisse le rôle déterminant qu’elle a joué pendant toutes ces années. Je me demande si aujourd’hui la Reine se souvient d’elle, de ce qu’elle lui a appris et ce qu’elle doit à cette jeune écossaise, qui lui a sacrifié une grande partie de sa jeunesse...
Alors que la Reine d’Angleterre vient de fêter son jubilé de platine (plus de 70 ans de règne) et son quatre-vingt seizième anniversaire, voici un livre qui colle parfaitement à l’actualité !
Je ne suis pas particulièrement fan de la monarchie anglaise mais tout de même, je suis toujours avec une certaine curiosité les péripéties de la famille royale. Inutile de préciser que ma curiosité a été largement assouvie !
Distrayant, intéressant, bien documenté : une réussite.
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