"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Sa passion ? L'opéra. Son métier ? Tueuse à gages. Elle n'a pas de nom. Se tient à distance, de tout et d'abord d'elle-même. Restauratrice le jour, elle se transforme, la nuit, en machine à tuer.
Quand elle n'obéit pas aux ordres de ses commanditaires, elle court le monde, d'opéra en salle de concerts, pour écouter les oeuvres de son compositeur fétiche, Richard Strauss. Son prochain contrat ? Une cheffe d'orchestre à la célébrité naissante...
Elle s'appelle Hope Andriessen. D'origine rwandaise, elle a assisté au massacre d'une grande partie de sa famille. Depuis, la musique est son foyer et sa seule raison de vivre. Après des années d'efforts acharnés, elle vient enfin d'être nommée à la tête d'un grand orchestre ; juste avant Noël, elle dirigera un opéra de Strauss, La Femme sans ombre.
Deux femmes que tout sépare, sauf leur passion pour la musique.
Et le fait que la première va devoir tuer la seconde...
On a à faire à deux femmes, la première as pas de nom, elle tient un restaurant le jour, et la nuit elle effectue des contrats de tueuse à gages, et aussi passionnée de musique classique.
La deuxième femme est cheffe d'orchestre, Hope Andriessen, et se bat pour pratiquer son métier, ou très peu de femmes sont arrivées à ce niveau.
Donc ce livre traite d'un cas de conscience, la tueuse à gage, sa prochaine cible est justement Hope, que feras-t-elle ? Tuer une femme qu'elle admire ? Ou arrêter la spirale du crime et sauver cette femme qui s'est battus pour son métier.
C'est un très beau livre, qui traite en premier lieu de ce beau métier, qui est cheffe d'orchestre, et les difficultés à y arriver.
Mais aussi de deux femmes qui ont la même passion la musique, la tueuse à gage est étonnante, entre ses deux vies, et sa force, malgré la vie qu'elle mène, de vivre une existence tout à fait normale.
J'ai vraiment aimé comment est construit le livre, chaque livre, le point de vue de chaque femme. Et on arrive vraiment à comprendre, l'histoire sur deux angles différents.
Plus on avance, et plus on découvre qui sont les commanditaires de la tueuse de gage, et c'est une intrique très bien ficeler, et c'est vraiment passionnant, ça nous amène, a une guerre qui as fait beaucoup de morts.
La fin est époustouflante, on ne s'y attend vraiment pas, on est vraiment bluffée.
C'est un opus très psychologique, énormément de la profondeur, j'ai trouvé que c'était une très belle histoire, parfois dans la vie, peu importe qui on est, des circonstances font qu'on décide de réfléchir a notre vie, et de choisir si on continue dans cette voie ou on change de vie, ce livre est sur la prise de conscience, et le courage qu'il faut pour se remettre en question.
Comme l'auteure faisait une séance de dédicace à Paris, j'ai sauté sur l'occasion pour m'y rendre, et elle as dit qu'elle ferait probablement d'autres thrillers et comme j'ai beaucoup aimé celui-là, je n'hésiterais à suivre ce qu'elle feras dans le futur.
Deux femmes que tout oppose : l’une est une tueuse à gages, sans identité et sans regrets; l’autre est une chef d’orchestre qui monte dans la profession et qui a perdu sa famille lors du génocide du Rwanda de 1994. Pourtant, elles ont un point commun : celui de la musique et surtout de l’opéra. Qu’est-ce qui a pu mener l’une à s’intéresser à l’autre ? Mais surtout à en faire sa prochaine cible?
Voilà un thriller qui présente plusieurs originalités, ce qui n’est pas pour me déplaire. Tout d’abord, je précise quand même que je ne suis pas une féministe convaincue, loin de là même, mais se retrouver avec comme personnage principal un tueur à gages de sexe féminin, cela ne se voit pas dans beaucoup de livres. Je pense qu’ils peuvent peut-être même se compter sur les doigts des deux mains (allez, comptons les pieds pour être certaine;).
L’auteure, Christine Féret-Fleury a réussi à me transporter dans un milieu que je ne connaissais que peu : celui de l’opéra. La musicalité peut se ressentir dans la lecture de ses mots et m’a fait découvrir ce milieu encore assez intimiste.
La narration est aussi loin d’être traditionnelle pour deux raisons. D’abord, les chapitres alternent les deux voix des deux personnages féminines principales que sont la tueuse à gages et la chef d’orchestre. Même s’ils ne sont pas identifiés spécifiquement comme concernant l’une ou l’autre des protagonistes, il est facile de s’y retrouver. En effet, la tueuse à gage n’ayant pas été nommément citée, la partie de son récit se déroule à la deuxième personne du singulier. Original, cela permet en quelque sorte de s’y transposer et de « vivre » cette partie avec et en elle.
Je me suis attachée à ces héroïnes singulières aux milieu et style de vie antagonistes. Pourtant, ce sont deux femmes fortes qui ont dû faire des choix difficiles qui les ont menés à des destins si particuliers, les rapprochant en quelque sorte.
Christine Féret-Fleury a pris le soin de terminer son thriller par un final soigné et travaillé. Là encore, je ne m’y attendais pas et ne l’ai pas vu venir effaçant ainsi les désagréments dûs aux petites longueurs au centre de l’histoire.
Je remercie BePolar.fr et les éditions Denoël pour l’envoi de ce très bon livre.
Chronique sur mon blog : https://www.musemaniasbooks.be/2019/06/18/la-femme-sans-ombre-de-christine-feret-fleury-thriller/
Après des études de lettres et quelques années de recherche sur les rapports texte-musique dans l’opéra, Christine Féret-Fleury fait ses gammes d’éditrice chez Gallimard Jeunesse, avant de se consacrer à l’écriture depuis 2001. Auteure d’une centaine de livres pour enfants et adultes, elle est l’auteure du thriller » La femme sans ombre « publié aux éditions Denoël en ce printemps 2019.
Passionnée de Richard Strauss, elle est restauratrice la nuit et tueuse à gage la nuit. Une couverture qui lui permet de tromper l’ennemi. Ou bien de se tromper elle-même…Elle n’a pas de nom et emploie dans son récit la deuxième personne de singulier, comme si elle te confiait, à toi lecteur, ses secrets.
p. 16 : » Une réussite enviable, ou plutôt un mensonge très bien élaboré. Tu as vécu avec assez longtemps pour oublier, parfois, durant quelques minutes, qu’il n’a rien avoir avec ta réalité. »
Elle est rodée, et s’applique à exécuter chaque contrat avec la même méticulosité, la même froideur. Sauf que, une minute d’inattention lui fait prendre le risque d’être confondue.
p. 33 : » Quand tu bosses, tu n’as pas d’émotions, en principe. Mais la conscience subite que tu es rentrée, une fraction de seconde, dans le champ de la caméra de surveillance. «
Pourtant, elle a été à bonne école. Ils ont été des maîtres en la matière. Mais elle est incapable de les nommer, de leur donner une consistance réelle. Elle est le produit de leur acharnement. Et elle sait que la moindre erreur lui sera fatale.
p. 35 : » Tu le sais, pourtant. Ils te l’ont appris, chacun à sa manière, les deux hommes qui t’ont façonnée, ton grand-père et l’autre. Qui ont changé ton nom, la couleur de tes cheveux, la forme de ton nez, celle de tes pommettes. Qui ont fait de toi une arme de grand prix, affûtée et mortelle. «
Son prochain contrat : une cheffe d’orchestre d’origine rwandaise, Hope Andriessen. Cette femme métisse a assisté , enfant, au massacre de sa famille. Une blessure insurmontable qu’elle tente de cautériser à travers la musique, sa raison de vivre.
p. 57 : » Il n’y avait pas d’autre morale, pensait Hope, que celle-ci : nous avons tous besoin d’une ombre. Cette ombre qui relie notre corps à la terre sur laquelle nous marchons. Impalpable, elle est pourtant bien là, dès que la lumière nous touche. »
Récemment nommée à la tête de d’un orchestre, elle dirigera un opéra de Strauss, La femme sans ombre.
p. 69 : » Pour la main gauche de cette femme, tu éprouves quelque chose qui ressemble à de l’amour. C’est pour cela que tu la suis de capitale en capitale depuis presque dix ans. «
Deux femmes que tout sépare, sauf leur passion pour la musique…
Et si les rôles s’inversaient ? Et si ce contrat était l’occasion de piéger tes commanditaires ?
p. 113 : » Pister ceux qui te suivent. De très près, cette fois. De proie, redevenir prédatrice, un rôle taillé pour toi. «
Haletant, ce thriller a été l’occasion de plonger dans le monde de Richard Strauss, dans La Femme de l’ombre. Le fait de ne pas nommer la narratrice, de la tenir à distance, tout en pénétrant un passé terrible, une sorte de survivante à la » My absolute darling » de Gabriel Tallent, crée paradoxalement un attachement. Une découverte intéressante, qui pique ma curiosité de découvrir d’autres ouvrages de Christine Féret-Fleury.
» En chaque être humain habite une innocence qui lui est propre. « ( Hugo VON HOFMANNSTHAL, Le Livre des amis. )
Deux femmes, deux histoires, deux vies très différentes qu’une seule chose relie : l’amour de la musique et plus particulièrement celle de Richard Strauss. L’une est restauratrice le jour et tueuse sous contrat la nuit, l’autre, métisse est une rescapée du Rwanda en passe de devenir une chef d’orchestre célèbre. Sauf qu’un jour la première est commanditée pour liquider la seconde. L’auteur prend le temps de nous faire découvrir ses personnages, leur psychologie, les traumas liés à l’enfance et toutes les petites choses de leur quotidien. Lorsque l’on est avec la tueuse, la narration emploi de la seconde personne du singulier cette technique est plutôt rare et la répétition du « tu » peut devenir lassante. Cela donne une impression d’intimité avec le personnage. L’écriture est fluide et même dans les moments terribles, il y a une sorte de détachement qui permet de mieux les supporter.
« Tu restes là des heures, à savourer la musique, les yeux fermés, laissant ton corps – ce corps mince mais puissant, aux muscles quotidiennement exercés – se détendre. T u ne t’endors jamais, bien sûr. »
Une belle intrigue qui nous donne envie d’avancer dans la lecture pour connaître ce qui se cache derrière ces deux femmes. J’ai apprécié les nombreuses références musicales qui ont été pour moi une belle découverte, je ne deviendrai pas passionnée de Strauss mais je l’écoute d’une oreille différente maintenant. A découvrir ici .En découvrant le personnage de Hope, je n’ai pu m’empêcher de penser à Corneille (le chanteur) et au drame du génocide rwandais car ils ont en commun se destin de rescapé mais aussi de s’en être « sortie » grâce à la musique. L’auteur sait parfaitement nous faire comprendre l’intérêt d’une grande passion pour arriver à dépasser ses limites c’est vrai pour ces deux personnages féminins qui trouve dans cette passion de quoi soulager leur peine. Bonne lecture.
http://latelierdelitote.canalblog.com/archives/2019/05/16/37341962.html
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