"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Quand Delphine Bretesché apprend que son cancer est reparti, elle décide d'écrire. Elle nous livre alors un texte à la fois drôle et déchirant dans lequel elle raconte ce qu'elle vit mais aussi revient sur les grands moments de son enfance et de sa vie.
Elle décède du cancer le 23 décembre 2021.
En cherchant dans ma boîte de réception - ce que je n'avais pas voulu faire depuis des mois - je retrouve la date à laquelle j'ai enfin reçu le manuscrit de Delphine, c'était le 3 octobre 2021 ; ce texte, nous en avions parlé à de nombreuses reprises, il avait un titre depuis le début, La femme à l'oreille cassée, mais jamais Delphine ne le nommait ainsi, elle l'appelait son best-seller avec une solide dose d'auto-ironie. «Une femme qui écrit sur son cancer = best-seller assuré », répétait-elle, mi-grave, mi-rieuse. Ce best-seller a été écrit rapidement, en moins de six mois, entre le moment où Delphine apprenait la récidive d'un mélanome à l'oreille contre lequel elle avait lutté l'année précédente - récidive étant alors jugée préoccupante mais curable - et celui où elle a eu confirmation d'une invasion de plusieurs organes par des métastases. Ensuite, Delphine avait un combat à mener, elle n'a plus touché au manuscrit, n'a pas laissé d'instruction à son sujet sinon qu'elle souhaitait qu'il soit un jour publié.
Avec Benoît Guillon, son époux, et Catherine Tourné, son éditrice, nous avons repris son best-seller et procédé à quelques ajustements, décidant de le chapitrer, prenant la décision de déplacer Premiers de cordée en fin de volume. Les modifications sont mineures et vont dans ce que nous pensons être l'intérêt du texte.
La femme à l'oreille cassée est un texte formidable et poignant, drôle et empathique, intime et universel, mêlant roman et poème, où une narratrice se dédouble pour raconter sa bataille contre la maladie et replonger dans des épisodes marquants de sa vie. J'ai mis du temps à le relire, ce manuscrit ; mais une fois la chose faite, j'ai eu la conviction qu'il fallait absolument lui permettre d'avoir des lecteurs, c'était - je me répète - le souhait de Delphine. Je ne sais pas si ce livre deviendra un best-seller, je sais simplement qu'il saura trouver un chemin sensible chez celles et ceux qui maintenant pourront le découvrir, ce qui est la plus belle chose qui puisse arriver à un texte.
Eric Pessan
dans la salle d’attente les rides du lion
à solutionner
le cancer
à éradiquer
C’est joli mélanome
Ça sonne doux à l’oreille
mélopée je dis
si on ne sait pas
ces mots inconnus
légers
il faut compter dans le bon sens compter les chances le verre moitié haut
pourtant
ça s’éparpille
elle chute
elle grimpe
elle grimpe
elle chute
elle grimpe
elle chute
elle chute
elle chute
chut
elle s'étend
à l horizontal
Fin
Il se dit que l’on reste vivant si l’on est encore dans le langage
je pense à vous Delphine et à Joseph P et à
décliner au présent au passé encore là envolé
et puis moi aussi et mes doigts croisés forts
cher Delphine peut être pas un best-seller
mais
ici je vous dis je vous lis je vous transmets pour encore vivre un peu à travers
la femme à l’œil en vrac vous salue ou que soit ou qu’aille.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !