"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
« Si l´on se mettait à rechercher une ressemblance entre les peuples, on la trouverait avant tout dans leurs erreurs. » Ismail Kadaré, en évoquant entre autres les erreurs de son propre pays, passe en revue la symbolique de l´Albanie qui, soumis au joug ottoman pendant un demi-millénaire, a connu au XXe siècle successivement la république, la monarchie, l´invasion hitléro-mussolinienne, le communisme stalinien puis maoïste, enfin un retour à une démocratie brouillonne, tout en battant la semelle aux portes d´une Europe qui la fait lanterner. Ces symboles sont l´hymne et le drapeau, le premier non exempt d´arrogance vis-à-vis du reste du monde, le second ambigu avec son aigle à deux têtes figurant une nation divisée et un peuple en douloureuse discorde. S´y ajoute le père fondateur, Georges Kastriote Skanderbeg, lequel, trente ans durant, se battit pour contenir le déferlement ottoman qui atteignit jusqu´aux portes de Vienne, et prôna jusqu´au bout - comme le fait avec ardeur Kadaré aujourd´hui - le retour de la petite Albanie dans le giron du continent-souche, l´Europe.
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