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La convergence des pôles

Couverture du livre « La convergence des pôles » de Jacques Arnaud aux éditions De Boree
  • Date de parution :
  • Editeur : De Boree
  • EAN : 9782812927300
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Gironde, 23 octobre 2015, 43 morts dans un accident de car, le plus meurtrier de France depuis 1982. 8 rescapés seulement, dont Jean, médecin généraliste de 66 ans, qui perd toute sa famille en un instant.
La suite ? Une incroyable fuite en avant, avec pour seuls moyens de subsistance son... Voir plus

Gironde, 23 octobre 2015, 43 morts dans un accident de car, le plus meurtrier de France depuis 1982. 8 rescapés seulement, dont Jean, médecin généraliste de 66 ans, qui perd toute sa famille en un instant.
La suite ? Une incroyable fuite en avant, avec pour seuls moyens de subsistance son métier et son violon, des rencontres fortes, bienveillantes parfois, à travers l'Europe, jusqu'à l'Ile de Disko au Groenland pour rendre un dernier hommage vibrant à sa femme tant aimée.

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Avis (1)

  • Ce livre m'a tout de suite intéressée lorsque j'ai lu le résumé, car il parle d'un fait dont je me rappelle très bien, qui m'avait choquée et j'avais très envie de savoir ce que l'écrivain allait raconter autour de ce drame. Je me rappelle très bien de cet accident de bus. Il s'est passé en...
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    Ce livre m'a tout de suite intéressée lorsque j'ai lu le résumé, car il parle d'un fait dont je me rappelle très bien, qui m'avait choquée et j'avais très envie de savoir ce que l'écrivain allait raconter autour de ce drame. Je me rappelle très bien de cet accident de bus. Il s'est passé en Gironde, en octobre. Ici, dans le roman, il se passe dans le Gers et en mai. Des personnes d'un village qui partait en voyage qui ont vue leurs vies s'arrêter si brutalement. Le car a heurté un camion qui venait dans l'autre sens. Le bus roulait doucement, le choc n'a pas été si violent que ça, en tout cas pas pour provoquer autant de morts. C’est l’embrasement rapide et soudain du camion et donc du bus qui a causé tant de victimes. Sur 49 passagers, huit s'en sont sortis vivants. Hasard de ma lecture, le jugement vient d’être rendu il y a peu, il y a eu un non-lieu, car le conducteur du camion est mort. L'association des victimes a fait appel, car le transporteur n'a pas du tout été inquiété alors que les rapports de police ont signalé un réservoir d'essence non homologué qui n'avait rien à faire sur le camion et qui serait à l'origine de l'embrasement rapide. J’espère de tout cœur que les responsables seront punis.

    L'accident de ce bus va donc être la base de ce roman. Les premiers faits sont donc véridiques, à part les lieux et la date, l'auteur a ensuite imaginé le reste. Jean et Hélène Casamayou vivent à Guinlet, dans le Gers. Jean a 66 ans, il continue d'exercer son métier de médecin généraliste dans son cabinet à Eauzes, et ne veut pas partir en retraite. Hélène était sa secrétaire médicale. Elle s'occupe du club senior pour lequel elle organise fêtes et voyages. De leur trois enfants, il ne leur reste plus que la dernière fille, Anne. Les deux premiers fils sont tous deux morts, un à la naissance et l'autre d'un accident. Jean et Hélène ont réussi à combattre ensemble cette tragédie. Anne vit avec Gabriel et attend un enfant. Ce qui réjouit ses parents qui vont être enfin grands-parents. Hélène a prévu un voyage avec le groupe senior, une excursion au cirque de Gavarnie. Jean participe à ce voyage, ainsi qu'Anne et Gabriel, et aussi le frère de Hélène, Pascal Cazals et sa femme. Comme on le sait, la collision avec le camion va se passer à quelques kilomètres du départ. Le choc n’est pas fort, mais le feu part très vite. Anne, Hélène et Gabriel sont assis devant, Jean est à l’arrière, debout près de la porte. C’est ce qui va le sauver lui, car avec le choc, Jean sera projeté dehors. Il va essayer de remonter pour sauver des personnes, mais le feu prend tellement vite qu'il est impossible de remonter dans le bus. Jean ne peut que regarder le car brûler avec les êtres qu'il affectionne dedans, sa femme, sa fille, son gendre, son beau-frère et sa belle-sœur, toute sa famille, ses amis…Jean s'enfuit, ne veut pas voir, veut mettre le maximum de distance entre le bus et lui, entre l'horreur et lui. Il a réussi à récupérer son violon et a récupéré le sac de son beau-frère. Et il part, il prend l’identité de son beau-frère, Pascal Cazals. Il décide de suivre une phrase que lui disait toujours sa femme « Si un Esquimau t'appelle du Pôle Nord, tu prends ta trousse et tu fonces… » et c’est ce que veut faire Jean, il veut aller soigner les Inuits au Pôle Nord.

    Ne vous inquiétez pas, je ne vous en ai pas beaucoup révélé, juste les deux premiers chapitres. Le plus important et intéressant est le périple que va faire Jean qui se fait appeler Pascal, du Gers jusqu’à ce Groenland qu'il veut atteindre. On va le suivre pendant tout ce chemin, qu'il fera à pied, en stop, en bus. Il lui faut déjà traverser toute la France. Pour subvenir à ses besoins, il joue du violon pour gagner quelques sous, il arrive à trouver refuge chez des gens sympas. Jean est un habitué de la marche, il a fait le chemin de Compostelle. Mais ce ne sera pas de tout repos, il ne fera pas toujours les bonnes rencontres, et surtout, tout le long, il a peur d’être reconnu, et on se demande s'il va arriver à franchir les frontières pour rejoindre le Grand Nord. Et tout cela avec le chagrin et la perte des siens à surmonter…

    J'ai beaucoup aimé suivre Jean dans ce long voyage. Je ne vous dirai bien sûr pas s'il y arrive, jusqu’où il va et comment il va s'en sortir. Ce sera à vous de le découvrir en lisant ce livre. Je me suis très vite attachée à lui, je pense qu'il ne peut pas en être autrement, avec ce qui lui arrive, avec la perte qu'il va connaitre, on ne peut que ressentir de la compassion pour lui. Pourtant, au début, je ne l'ai pas toujours compris. Je trouve que l'auteur n'a pas assez appuyé sur le choc qu'un tel drame peut engendrer pour celui qui le vit. J’ai trouvé que Jean allait un peu vite, oubliait un peu vite. Et après, je me suis dit aussi que nous avions chacun des réactions différentes. Certains s’écroulent tout de suite, d'autres restent froids au début et s'effondrent après. Moi, je serais du genre du premier cas, et je pense que c’est pour ça que j’ai eu un peu de mal avec la réaction de Jean. Par exemple, je ne pourrais pas faire sans aller aux funérailles, Jean non. Il ne voulait pas aller reconnaître les corps calcinés à la morgue, et je le comprends aussi.

    J'ai fait un très beau voyage avec Jean. Je m'amusais à suivre son trajet sur une carte et c’était très intéressant. L'auteur a très bien dépeint les paysages, sans apporter de lourdeurs au récit. Il a même inclus la géopolitique des pays traversés. C’est très enrichissant, j'ai appris plein de choses. Les personnages sont tous très bien travaillés, Jean va rencontrer de tout sur son chemin, des gens qui vont l'aider, d'autres plus hostiles. Chaque rencontre va apporter un plus à Jean, et va lui permettre aussi de faire son travail de deuil. Les émotions sont vives tout le long, et je me suis sentie parfois submergée.

    Jacques Arnaud retranscrit d'ailleurs très bien toutes les émotions possibles, de la plus positive à la plus négative. Son choix narratif à la troisième personne permet de garder une certaine distance avec le personnage principal qui n'est pas négligeable, ça permet de ne pas se prendre toutes les émotions en pleine face. Le style est très fluide, ça se lit tout seul, j'ai été captivée dès les premiers mots et je n'avais pas envie de quitter le roman. Les chapitres sont découpés en jours, le premier étant celui de l'accident. La fin est très belle, je ne savais pas à quoi m'attendre, et je pense que c’était le mieux pour Jean. Il y a beaucoup de poésie dans les mots de Jacques Arnaud. Les sentiments sont à fleur de peau et les émotions sont vives. J'ai souvent ressenti une boule dans la gorge tellement l’émotion était forte, et notamment à la fin. La poésie des mots est bercée par les musiques que joue Jean au violon. Cette histoire est vraiment un festival de sentiments variés et profonds.

    Je pense que vous l'aurez compris, vu la longueur de cet avis, mais j'ai vraiment beaucoup aimé ce roman. Je l'ai lu sur plusieurs jours car je le lisais en même temps qu'une amie et on se donnait un nombre de pages par jour. Et j'ai trouvé ça très enrichissant pour le partage de nos avis chaque jour, et en plus cela m'a obligée à ralentir ma lecture et à ne pas tout lire d'un coup, et je me suis encore plus régalée du coup. Tous les jours, j'avais rendez-vous avec Jean et j'attendais ce moment avec impatience.

    Je suis tombée sous le charme de la plume de Jacques Arnaud. Il signe ici son premier roman, après des années de travail dans le milieu publicitaire, et je trouve que c’est une réussite. Je note dans un coin de ma tête le nom de cet auteur, je le lirai à nouveau avec plaisir.

    Je ne peux que vous conseiller ce livre  Si vous avez envie de faire un beau voyage à travers différents pays, si vous avez envie de vivre plein de péripéties, d'émotions, cette histoire est faite pour vous. On y rencontre des gens variés, des paysans, des personnes âgées, des plus jeunes, des militants, des ouvriers…tout un peuple de pays différents, avec des coutumes et des façons de vivre différentes. Ce livre est une très belle découverte pour moi.

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