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Un film, c'est d'abord une histoire et des personnages. La narration et l'identification aux protagonistes fondent le cinéma. Un long-métrage égrène une succession de moments narratifs, chaque instant appelant une suite.
« Et alors, que s'est il passé ? », insiste l'auditeur d'un narrateur hésitant.
Le montage de scènes successives trame un récit reçu et perçu à plusieurs niveaux de conscience : sensitif, émotionnel et cognitif. Un film produit des effets et du sens dont le spectateur se saisit pour élaborer un récit de l'histoire qu'il a regardée, immergé deux heures durant, assis immobile dans son fauteuil. Le cinéma garde un gros pouvoir d'at- traction en dépit des écrans concurrents. Les salles obscures continuent à drainer un flot de spectateurs croissant ces trois dernières années. L'immersion totale ou sporadique dans le grand écran demeure une formidable évasion, « le lieu de l'émotion collective dans un monde violent, très prisé des adolescents. Ils acceptent de se retirer du monde, dans le noir, avec des inconnus autour d'eux, et de se concentrer sur une seule activité, où le corps et la pensée ne sont pas divisés.
Chaque séance est unique, conditionnée par l'humeur du moment, le thème du film, l'implication du spectateur dans l'histoire montrée, si proche de la réalité. Le spectateur recherche sur l'écran plat des analogies avec la vie en trois dimensions. Il est enclin à l'empathie, pas trop soucieux de concordance avec le réel. Néanmoins, un film lui dit toujours quelque chose, en résonance peu ou prou avec son être, avec son identité nar- rative.
Cet ouvrage s'applique notamment à dessiner le profil du spectateur ciné-narrateur, celui qui démonte le film vu et en remonte une nouvelle version orale. Cette histoire neuve jaillit des images du ciné-narrateur muées en mots, auxquels s'ajoutent les visions par- lées de la microsociété créée dans la foulée de la projection ou dans un après film plus ou moins proche.
La ciné-narration dynamise l'identité narrative individuelle et ravive également un lien social éreinté dans un monde soumis à l'accélération tous azimuts. Le narrataire du récit post-projection écoute et donne sens aux mots mis sur le mouvement initié par le flux d'images.
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