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La Bretagne au XVIII siècle, 1675-1789

Couverture du livre « La Bretagne au XVIII siècle, 1675-1789 » de Jean Quéniart aux éditions Ouest France
Résumé:

" Cette province, aux dires d'un intendant, ne se gouverne pas comme les autres.
" L'implication fortement accrue de l'Etat suscite au XVIIIe siècle en Bretagne une vive et constante résistance de ceux qui, par culture poli tique ou intérêt, sont attachés aux libertés traditionnelles. Le nouvel... Voir plus

" Cette province, aux dires d'un intendant, ne se gouverne pas comme les autres.
" L'implication fortement accrue de l'Etat suscite au XVIIIe siècle en Bretagne une vive et constante résistance de ceux qui, par culture poli tique ou intérêt, sont attachés aux libertés traditionnelles. Le nouvel équilibre institutionnel du milieu du siècle est remis en question lorsque la noblesse, dans une histoire politique agitée marquée par la fameuse " affaire de Bretagne ", commence à apparaître moins comme le défenseur de la Bretagne que celui de ses propres privilèges.
Le heurt qui s'ensuit aboutit en 1789 à un clivage d'une violence sans équivalent en France. L'Etat a également une part de responsabilité indirecte dans la responsabilité épidémique qui, surtout dans les dernières décennies, pèse sur une évolution démographique beaucoup moins positive que la moyenne française. L'intégration plus poussée de l'économie bretonne dans le marché national perturbe aussi, pour le meilleur et pour le pire, les activités et les relations économiques.
Les réussites éclatantes, telles que la grande aventure malouine ou l'édification des fortunes nantaises, contrastent avec les difficultés marquées d'autres secteurs. Confrontée à l'évolution générale, la Bretagne souffre surtout désormais de handicaps structurels, qui tiennent à la fois aux conditions naturelles, au poids sans égal de la seigneurie et du milieu judiciaire, à des structures économiques et sociales, voire à des mentalités peu favorables à l'investissement productif.
Elle souffre aussi sans doute, en particulier dans les campagnes, et par comparaison avec d'autres régions, d'une insuffisante familiarité avec l'écrit, d'une faible scolarisation, trop fortement destinée à la reproduction d'hommes de loi et de prêtres, qui contribuent à rigidifier les structures sociales.

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