« Sandra Eckl vivait seule depuis la disparition de son mari Jurgen sous les bombes à Caen en Normandie. Elle préparait son maigre dîner quand on cogna à la porte. S'attendant au pire elle fut tentée, comme le faisaient ses amies, de se réfugier dans la cave, ou tout en haut de l'immeuble, elle avait appris que les Russes ne connaissaient pas les habitations à étages et qu'ils n'y poursuivaient jamais les femmes. Mais c'était déjà trop tard. Il aurait fallu passer par l'entrée. Elle se dit qu'ils auraient bien été capables de défoncer la porte. Elle entrouvrit celle-ci en esquissant un sourire. [...] Ils passèrent devant elle, l'un d'eux posa une bouteille de schnaps sur la table. Ils avaient faim, mais furent vite déçus en voyant le sobre repas qu'elle avait préparé. L'un des deux sortit, espérant sans doute trouver à manger ailleurs. L'autre s'installait. Il enleva sa veste, posa son arme et ouvrit la bouteille. Elle comprit qu'il l'invitait à partager le schnaps avec lui. Elle alla chercher deux verres. [...] Elle ne se souvient pas de ce qui se passa dans l'heure qui suivit. »
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