Jusqu'à ce qu'il n'en reste rien

Avis (1)

• 

  Christelle Point

  Le 21/04/2017 à 17h27

  Quelques mois seulement après la sortie de « La pièce manquante », voilà le tout nouveau Renée Hallez, et l’intrigue de « Jusqu’à ce qu’il n’en reste rien » était déjà ébauchée dans le roman sorti en 2016. Des jeunes gens qui s’évaporent complètement et que personne ne retrouve, dans les petites...
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  Quelques mois seulement après la sortie de « La pièce manquante », voilà le tout nouveau Renée Hallez, et l’intrigue de « Jusqu’à ce qu’il n’en reste rien » était déjà ébauchée dans le roman sorti en 2016. Des jeunes gens qui s’évaporent complètement et que personne ne retrouve, dans les petites villes d’Hirtzbach et de Ferette, à l’extrême sud de l’Alsace. : quatre cousins un peu fêtards, deux jeunes mariés parti faire les photos de noces en pleine nature, un jeune auteur de polar imbu de sa personne, tous disparaissent sans explication. Et comme la nature à horreur du vide, on raconte que des dames blanches, des nains, des êtres mystérieux sont à l’œuvre dans les forets de la région. C’est une théorie à laquelle la détective Françoise Poisson ne croit évidemment pas et, mandatée par deux amies jumelles (croisée dans le tome précédent), elle va enquêter avec son collaborateur Dargin. Tous deux mènent une enquête difficile, qui les met en concurrence avec la gendarmerie locale, qui se heurte à l’hostilité des habitants et qui finira peut-être par mettre leur vie en danger. Car celui qui est à l’œuvre, mue par une vengeance aveugle, est déterminé. Voilà une intrigue très réussie, assez limpide dans son déroulement, facile à suivre et à comprendre malgré l’abondance des personnages et qui préserve efficacement le suspens, tout du moins jusque dans les 10 dernières pages. Si les motivations du tueur (car il ne s’agit pas seulement de disparitions, on s’en doute !) sont assez vite dévoilées, son identité est préservée jusqu’à la fin (Page 181, j’ai bien cru le tenir, mais non…). L’équipe de Françoise est plutôt en retrait dans ce tome, à part Dargin. En effet, tous aux prises avec des problèmes de santé ou des problèmes personnels (des jalons posés pour la suite ?), ils laissent leur patronne aux manettes, avec le franc-parler et le dynamisme qu’on lui connait. Dans un style toujours aussi agréable à lire (avec encore quelques mots désuets et quelques expressions démodées parfois, mais de moins en moins !), Renée Hallez tente une timide incursion dans le fantastique mais surtout teinte son roman d’une violence assez nouvelle. Entendons nous bien, on n’est pas chez un auteur de polar aux meurtres complaisants et aux scènes gore, volontairement choquantes… Mais ici il est question de sévices, de viols, on peut même parler de torture. C’est évoqué dans des termes choisis mais c’est quelques chose à laquelle Renée Hallez ne nous avait pas habitué. Moi ça ne me dérange pas, je lis beaucoup de polar et des biens plus sanglants et violents, il en faut nettement plus pour m’impressionner et me choquer, mais peut-être cela déstabilisera un tantinet ses fans ! Après tout, la violence fait aussi partie de la vie et de la nature humaine, on ne peut pas toujours assassiner comme dans les livres d’Agatha Christie ! L’intrigue est crédible, elle fonctionne car le livre se lit vite, sans que l’intérêt ne s’essouffle à aucun moment. Un peu moins ancré dans l’actualité que le précédent, « Jusqu’à ce qu’il n’en reste rien » (un vrai titre de roman noir !) est un polar réussi, addictif comme il faut et qui confirme l’impression, déjà évoquée ici, que l’auteure se bonifie avec le temps comme le bon vin. Depuis « Tweet à tout heure », Renée Hallez conçoit des intrigues de plus en plus claires et crédibles, de plus en plus ancrée dans la réalité et l’actualité et continue de façonner ses personnages pour leur donner de la profondeur.

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