"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un gringo plongé au coeur de la révolution zapatiste recherche le mexicain qu'il doit exécuter... Le soleil claque. La route brûlante pétille sous la sécheresse. Dans les champs bordant l'artère, des ouvriers agricoles, mexicains pour la plupart, arrosent des plans d'oignons et de salades. Les villages se suivent : Donna Anna, Las Cruces, San Miguel, Anthony. Il est vingt-trois heures quand Parker pénètre dans El Paso. Il gagne les confins de la ville et parvient au bord du Rio Grande. Quelques badauds observent à la jumelle la rive mexicaine. On entend des coups de fusils isolés en provenance de Ciudad Juarez. Parker se rapproche d'un homme blond, feutre noir et appareil photo en bandoulière. « Excusez-moi, peut-on gagner Juarez ?... Première incursion de Marc Villard dans la fiction western. Il abandonne ici les sonorités jazzies pour les mariachis, le macadam de Paris pour la poussière de Juarez, en pleine Révolution. Avec la même maestria il tisse un conte d'amour et de mort sur fond de révolution mexicaine. Une vraie curiosité, une belle réussite. Une nouvelle noire qui vous plonge dans la chaleur du soleil mexicain et pourtant vous fait frissonner... EXTRAIT Jim Parker faisait face aux champs de maïs en soupirant. Derrière lui, le vétérinaire descendit d'une guimbarde flambant neuve, mais geignarde. La mère de Jim se tenait debout devant le corps de son mari, à l'entrée d'un enclos prévu pour dresser les chevaux ; formant voûte, des nuages gonflés de pluie assombrissaient la forêt proche. Le vétérinaire, un homme de cinquante ans, à la barbichette bien taillée, se porta vers le jeune homme. « Qu'est-ce qu'il s'est passé, Jim ? - Papa s'était mis en tête de dresser une jeune pouliche. Avant de la faire trotter à la corde, il s'est approché de la bête par derrière et a pris une ruade en plein front. Mort sur le coup. - Seigneur... et le cheval ? - Elle s'est brisé l'antérieur droit en retombant contre un rondin. » A PROPOS DE L'AUTEUR Né à Versailles, Marc Villard joue au foot à Reims, devient graphiste en sortant d'Estienne, tape sur des caisses dans un groupe de rock, se lance dans la poésie et publie dans des revues. Puis il est saisi par la fiction. En 81 paraissent simultanément son premier recueil de nouvelles, Nés pour perdre, son premier scénario, Neige, et son premier roman, Légitime démence, écrit en collaboration. Poésie, jazz, rock tapissent son imaginaire fertile. Parmi les nouvellistes tout genre confondu, Marc Villard est reconnu comme l'un des plus originaux et des plus féconds. Ces derniers recueils, parfois avec son complice Pouy, sont des musts.
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