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Indian Summer : c'est ainsi que l'on nomme, en Nouvelle-Angleterre, l'été de la Saint-Martin.
Il prolonge souvent jusqu'aux environs de décembre, sur les collines tachetées de neige et de bouleaux, la gloire surnaturelle de l'arrière-saison.
La plupart des textes de ce journal lui furent dérobés, comme un secret : celui de l'exil, subi d'abord et non sans amertume, assumé enfin non sans nostalgie :
" Quelle vie avons-nous eue là, tous les deux, sur la terre fruste de ces collines, faites de roches éclatées où se mêlent, selon le cours des saisons sauvages, la semence bleue des neiges à celle des cèdres ? Telle aussi fut notre jeunesse...
Personne ici ne nous entend... Arrivé à une certaine perfection dans l'austérité quotidienne de la vie, on en vient à ne plus chercher de distractions que dans l'essentiel : l'air, la glace, les oiseaux, les enfants, le lac ovale et profond de ton ventre, l'arbre de ta nuque, le feu blanc des étoiles dans la houillère du ciel... " Le journal de L'Eté indien est accompagné d'une méditation sur un verset de la Genèse.
Ces textes sont des miroirs jumeaux qui réfléchissent le visage simple d'une saison humaine.
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