"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
On s'accorde pour situer la première harka en 1954 dans les Aurès, créée à l'instigation de Jean Servier. Dès 1956, le Bachaga Boualam reçoit l'autorisation de lever une harka de trois cents hommes. Le capitaine Hentic devient l'organisateur et le conseiller de l'embryon qui, au fil des ans, donne naissance aux différentes harkas du Bachaga. Début octobre, l'auteur, jeune sergent de vingt ans, fier de ses galons tous neufs, débarque sur les Hauts Plateaux Sétifiens. Il va vivre intensément les derniers feux de la guerre d'Algérie dans les rangs de la Harka 903. Cette expérience va le marquer à vie. Il se demande pourquoi ces braves Beni Boudouane étaient aussi dévoués, aussi fidèles, alors qu'ils savaient que tout était perdu ! À huit jours du cessez-le-feu, qu'est-ce qui pouvait les motiver ? Ils aimaient la France ou l'idée qu'ils s'en faisaient. Ils obéissaient à leur Bachaga dont l'attachement à sa patrie, la France, était connu de tous. Gérard de Badts, comme ses camarades, respectaient les populations et leur comportement ascétique avait impressionné les Harkis. Ils avaient accordé aux harkis une absolue confiance et ceux-ci les avaient adoptés ; peut-être les avaient-ils suivis pour un peu toutes ces raisons... « Alors, quand on pense à la manière dont la France les a traités, le déshonneur est bien le terme qui convient », écrit Gérard de Badts qui considère comme un devoir de témoigner, de ce que fut la manière de servir de « ses » harkis.
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