"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Laissez vous happer par le premier roman graphique de Rodolphe illustré par Laurent Gnoni. Vous ne sortirez pas indemne de ce récit haletant qui nous plonge dans la tourmente d'un meurtre mystérieux, dans la moiteur d'un été méditerranéen, entre passion amoureuse, jalousie, complot et schizophrénie.Peppo et son frère Sylvio passent leurs vacances estivales sur une petite île de Méditerranée. C'est là que Peppo va tomber amoureux d'une jeune peintre avec laquelle il connait une brève idylle, sous le regard réprobateur de Sylvio. Lorsque la jeune femme est retrouvée morte, assassinée par un marginal, Peppo est persuadé que son frère est en réalité le coupable. L'affaire semble réglée, à un détail prêt : Sylvio est mort depuis des années...
Chronique précédemment parue sur le blog www.sambabd.net
L’impression générale que me laisse ce roman graphique est très bonne. Au scénario, Rodolphe nous livre une histoire pleine de mystère, aux ressorts psychologiques aussi subtils que déroutants. Le talent des auteurs nous fait entrer aussi rapidement que facilement dans cette histoire de dédoublement manifeste de la personnalité. Ceci dit, quelques points me laissent perplexes. La localisation géographique des évènements notamment. En effet, on nous parle dans le résumé d’une île méditerranéenne (Italie ? France ? Grèce ?), mais la deuxième partie se passe dans le « Nordland ». Est-on en Allemagne comme les chants des enfants ou une devanture pourraient nous le laisser penser ? Ou en Autriche, ou dans le Tyrol italien ? Quand j’entends « Nordland » je pense plutôt à la Scandinavie… D’autant que la peintre a emménagé dans la maison « Borg » et que la doctoresse qui suit Peppo s’appelle Anna Münch… Et puis, si ce n’est que le lieu de vacances de la famille Maltone (nom italien), pourquoi diable Sylvio a-t’il été enterré sur cette île et non là où vivent ses parents et son frère ? A moins que tout cela ne serve qu’à dérouter encore plus le lecteur… Si c’est le cas, je tire une fois de plus mon chapeau à Rodolphe !
Quoiqu’il en soit, l’action est rondement menée et l’on est happé par l’histoire au point de dévorer la BD pour connaître la conclusion de l’affaire. Les auteurs parviennent notamment à maintenir une tension constante avec des pistes ou plutôt des suggestions qui ne sont pas toujours suivies de faits. Je pense par exemple à plusieurs moments de la troisième partie du récit – spoiler alert - où l’on peut s’attendre à ce que Sylvio tue Anna Münch, soit dans la maison Borg soit en la poussant de la falaise par exemple (on est au bas d’une page de droite… quel meilleur cliffhanger ?) et puis non…
Le tout est soutenu par un dessin au trait léger, aux couleurs adaptées et aux silhouettes fines et souples faisant parfois penser aux gravures de modes des années 30 et 40. Le travail sur les ombres et sur la couleur en général est somptueux. Laurent Gnoni n’hésite pas à s’affranchir des cases pour s’emparer de la page entière quand le besoin s’en fait sentir. Cerise sur le gâteau, la couverture est non seulement très belle mais aussi très bien pensée par rapport à l’histoire, tout comme la quatrième de couv’ d’ailleurs !
En tout cas, cette BD est clairement une réussite et je vous la conseille fortement.
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