"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un chemin dans la campagne normande, trois heures du matin. Un homme passablement éméché, rentrant de chez sa maîtresse, regagne son domicile en essayant d'éviter les contrôles de police.
Fenêtre ouverte pour tenter de se dégriser, il entend un coup de feu. S'arrête, descend, tend l'oreille. Fait le tour de sa voiture. Une silhouette apparaît, se précipite au volant et tente de démarrer... Courte échauffourée, il éjecte l'intruse de son véhicule, la tête de la malheureuse heurte une pierre. Le fêtard, dont nous ne connaîtrons jamais le nom, se retrouve avec le cadavre à demi dénudé d'une jeune fille.
Pourquoi dépose-t-il le corps dans son coffre ?? Pourquoi cette fille était-elle seule dans ce champ de blé ?? Et pourquoi agit-il de manière aussi incohérente ?? Notre héros serait-il le dernier homme à pouvoir répondre à ses interrogations ??
?
David ?Coulon signe ici un roman d'une noirceur absolue. Dans des villages dortoirs - ?la fin d'un certain monde semble proche, les tensions sociales s'exacerbent, les paysages s'obscurcissent de fumées et de rejets industriels...? - des oubliés, des virés, des paumés gravitent, énigmatiques, autour du héros toujours lesté de son encombrant cadavre. Meurtre, enlèvement, traque... rien ne manque à cette description saisissante d'une société en décomposition. Surtout pas le style époustouflant et finalement très désespéré de l'auteur.
Un homme qui se trouve au mauvais endroit au mauvais moment et qui va faire la mauvais choix et dont le destin va s'en trouver changé en un instant. Sa vie, déjà pas lumineuse, n'en devient que plus sombre et la folie s'installe. Un style d'écriture saccadé qui ne plaira pas à tout le monde et un protagoniste détestable. Une assez courte mais très bonne lecture qui se dévore en apnée mais une fin qui toutefois ne m'a pas convaincu plus que ça.
Je m'attendais à pas mal de choses avec ce roman de David Coulon : quelque chose de dur , d'incisif , de mordant , de sanglant , de pire peut être …mais pas à ÇA !
Là c'est au-delà de l'abominable , de l'effroyable qu'un homme puisse supporter .
Et pourtant comme lui , on y a cru , on a espéré que tout se terminerait bien …
Tout a commencé pour lui à trois heures du matin alors qu'il regagnait sa maison , retrouver sa femme Mathilde et sa petite fille , Emma .
Sortant du lit de sa maîtresse , Anna , éméché , il décide de prendre l'autoroute des alcooliques , cette route de Normandie où les flics ne sont jamais là avec un alcootest à la main .
Mauvais endroit , mauvais moment ? Décidant de s'arrêter quelques instants après avoir entendu des bruits sourds il va causer accidentellement la mort d'une jeune femme , sortie de nulle part , comme fuyant un danger extrême .
Impossible pour lui de laisser ce cadavre sur place il va donc décider de le mettre dans son coffre …Sa vie bascule alors définitivement dans l'horreur quand il prend conscience qu'il est devenu un meurtrier .
Se livrer ou continuer ? Choix cornélien surtout quand on n'a pas cessé de mentir à sa femme , à soi-même : un ouvrier chômeur qui a abandonné la lutte pour retrouver un travail et qui se morfond dans son existence où l'amour a disparu et l'espoir avec .
Il décide alors de cacher son secret mais , découvrant que la jeune femme semblait s'être enfuie d'un pavillon à proximité du sien et que d'autres individus ont disparu dans les environs , il décide de mener ses propres recherches . Rapidement cette quête se transforme en nécessité vitale , irraisonnée mais essentielle pour lui . Comme une rédemption indispensable alors que la raison lui dicte de fuir l'inévitable péril qui se rapproche de lui à grands pas .
Pas de besoin de vous dire que j'ai avalé ce roman en quelques heures , comme aimanté par ce récit qui conduit toujours plus loin dans le noir le plus total .
Comme ces banlieues décrépies entourées d'usines déshumanisées surmontées de cheminées crachant une fumée toxique et obscure de sombres destins .
Ne nous fions par pour autant à ces pavillons qui ont fleuri plus loin à proximité de la forêt dans les caves desquels règnent peut être l'horreur la plus absolue .
Le lecteur suit fiévreusement pendant quelques jours l'existence de cet homme , chamboulée par la cruauté du monde su travail , qui tombe peu à peu , comme dans un cauchemar éveillé , dans un engrenage infernal où la barbarie , l'indicible , le macabre , la folie ordinaire des hommes , n'a plus de limites .
Un récit implacable , déstabilisant , dont l'écriture est à fleur de peau , écorchée vive , comme pour mieux nous faire ressentir la douleur morale et physique
qu'éprouve le personnage principal . On vit intensément ce roman et on tourne la dernière page , presque avec un certain soulagement .
Un grand roman noir . Un auteur à suivre assurément .
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