"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Élu lors d'un vote international en 1992 prix Nobel de l'art, Federico Zeri est unanimement reconnu comme l'un des plus grands historiens d'art du moment. Personnage singulier, exigeant, outsider dont la carrière s'est déroulée en marge de l'université et des coteries des musées, il s'est imposé par la sûreté de son regard, la richesse de ses analyses et l'intransigeance avec laquelle il n'a cessé de dénoncer scandales et affaires de faux dans le milieu de l'art. Il est par beaucoup considéré comme le successeur de Bernard Berenson, le grand «connaisseur» du début du siècle, dont il partage la méthode. Conseiller du comte Cini, comme du milliardaire J.P. Getty, familier de la noblesse romaine et des historiens les plus fameux de notre époque, traversant la bonne société londonienne comme celle, plus mêlée, d'Hollywood, Zeri évoque en une myriade d'anecdotes les rites et folies d'un monde aujourd'hui disparu, aux figures fascinantes. Trop sceptique, ou caustique, pour croire à la possibilité d'une autobiographie, il livre pour la première fois ici le récit fragmentaire d'une expérience, il raconte la passion que lui inspirèrent quelques rencontres, les humeurs que soulevèrent en lui certains épisodes oubliés de l'histoire de l'art de ce siècle. Se serait-il trompé, comme il le prétend, en se consacrant à une approche trop exclusive de la peinture, que cette erreur nous aurait valu l'une des oeuvres les plus remarquables et les plus tranchantes de notre époque.
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