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À partir du texte intégral d'Eugène Gallois (1856-1916), explorateur parti au pays du Soleil levant et en reconstituant peu à peu une incroyable collection de cartes postales anciennes du Japon des années 1880, elle a su trouver un ton pour donner à l'ensemble le sentiment d'une grande modernité. Aquarelle, encre, collages. les techniques dont use Gwenaëlle Trolez sont suffisamment variées pour que l'oeil ne s'ennuie jamais, et chaque double page présentée est réalisée comme une oeuvre indépendante, la continuité du texte offrant au lecteur une (re)découverte du Japon impérial de Kyoto, Nara, Tokyo. avec ses cérémonies, ses religions et la délicatesse de son art de vivre.
Deux esprits curieux se sont rencontrés là par-delà le temps.
En 1905, le globe-trotter Eugène Gallois effectue un séjour au Japon, à la rencontre d'un peuple qui s'ouvre peu à peu sur l'Occident. De cette expérience des plus exotiques, il rapporte ses notes, ses photos et des cartes postales à foison.
La plasticienne Gwenaëlle Trolez a exhumé son caret de voyage de la Société de géographie de Paris pour l'illustrer et en faire un livre-objet aussi magnifique que riche en découvertes.
Les notes de Gallois sont celles d'un homme du début du XXè siècle, à l'esprit ouvert malgré une pointe de condescendance. Son approche du pays est celle d'un occidental, un ''civilisé'' qui découvre des mœurs et des paysages ''exotiques''. Au début surtout, on sent un léger sentiment de supériorité mais très vite il se laisse séduire par ce peuple de ''gringalets'' certes, mais tellement courtois, propres et organisés. Le Japon de 1905 n'est pas sous-développé, c'est un pays industrialisé, qui s'est modernisé sans oublier ses traditions. Et finalement, ses observations ne sont pas si éloignées de celles que pourraient faire un voyageur du XXè siècle. La foule de travailleurs affairés qui s'empressent dans les rues de la ville, les temples, les cerfs de Nara, les parcs, les policiers gantés de blanc, etc. Même si le pays a changé, s'est modernisé, on peut encore marcher dans les pas d'Eugène Gallois et surtout se réjouir de l'accueil chaleureux des japonais.
Un carnet de voyage délicieux donc, encore rehaussé par le fabuleux travail de Gwenaëlle Trolez. L'artiste s'est fait une spécialité d'illustrer les carnets de voyageurs de ses créations aux tons doux et délicats. Ses collages faits de vieilles photos, de cartes postales qu'elle colorise finement incluent aussi de vieilles enveloppes, des factures calligraphiées, des timbres, des enveloppes, etc. On y retrouve, outre les paysages sublimes du Japon et les japonais ''d'époque'', tous les symboles de l'imagerie du pays : estampes, hérons, carpes, chrysanthèmes, etc. C'est tout simplement magnifique !
Un très beau lire à offrir ou à s'offrir pour un voyage intemporel au pays d soleil levant.
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