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« Celle aux tristes destins » (La de los tristes destinos) : tel est le titre d'un roman de Benito Pérez Galdos consacré à la reine d'Espagne Isabelle II et publié en 1907, trois ans après la mort de la souveraine à Paris. Le pluriel en dit long sur la multiplicité des épreuves subies par la fille de Ferdinand VII au cours de son existence.
Privée à l'âge de trois ans d'un père qui lui transmet son pouvoir sans avoir eu le temps de l'initier à sa lourde tâche, Isabelle II ne bénéficie ni de la tendresse ni des conseils de sa mère, la régente Marie-Christine, pourtant expérimentée sur le plan politique...
Mariée contre son gré à son cousin François d'Assise, qui n'aime que les garçons, et entourée pendant son règne par les membres sans talent d'une coterie, elle est le jouet de rivalités incessantes entre les hommes politiques des différentes factions portées alternativement au pouvoir dans une Espagne constamment vouée à l'instabilité. Pour compenser cette déréliction, la reine reporte son affection inassouvie sur les favoris qui se succèdent auprès d'elle jusqu'à un âge avancé et sont les pères de ses enfants.
Si le sens politique fait défaut à Isabelle II, elle encourage et promeut le développement économique et culturel de son pays et sa transformation grâce au progrès des communications. L'Espagne ne lui en sait pas gré et la détrône en 1868.
Lors de son exil en France, livrée à elle-même et affranchie de l'influence néfaste de son clan, la reine sans couronne se sent paradoxalement responsable de la continuité de sa dynastie : poussée par l'amour qu'elle porte à son fils, le roi Alphonse XII, et par un attachement indéfectible à sa patrie avec laquelle elle entretient des relations parfois conflictuelles, elle joue un rôle non négligeable dans le processus de la Restauration.
Partageant les dernières décennies de sa vie entre l'Espagne, les pays où demeurent les membres d'une famille dispersée au gré des unions matrimoniales, et la France, elle participe aux manifestations culturelles de sa patrie d'adoption avec une curiosité toujours en éveil et noue des relations avec de beaux esprits qui se substituent avantageusement aux « camarillas » d'antan.
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