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Première monographie rétrospective du maître de la photographie finlandaise, cet ouvrage permet de découvrir l'oeuvre fascinante d'un artiste discret, secrètement admiré par certains grands noms de la photographie, que Robert Delpire décrit ainsi :
«Pentti Sammallahti est un homme du Nord. Il ne supporte ni le soleil ni la chaleur mais il est en connivence parfaite avec une nature dont il est le prédateur fasciné et dont il sublime l'austérité.» Le terme «sublimer» paraît, en l'occurrence, particulièrement approprié pour évoquer une oeuvre d'une délicate et majestueuse beauté, qui semble procéder d'une lente et patiente distillation de la seule lumière.
Né à Helsinki en 1950, Pentti Sammallahti s'initie dès l'âge de treize ans aux techniques de la photographie ; il construit son propre agrandisseur et expérimente le développement, la prise de vue et le tirage. En 1970, il présente sa première exposition personnelle et commence, quatre ans plus tard, à enseigner la photographie et l'impression à l'École supérieure des arts et du design d'Helsinki. En 1991, bénéficiant d'une bourse d'État de quinze ans, il met fin à ses enseignements, fonde un atelier (P. Sammallahti, passionné par le livre et les techniques de reproduction de la photographie, a conçu et autopublié plus de quarante livres ou portfolios, classés en «opus», dont seule une petite partie est consacrée à son propre travail) et multiplie ses expéditions photographiques dans divers pays d'Europe et d'Asie.
Arpentant d'immenses territoires, souvent reculés, et de vastes espaces vierges ou peu peuplés, il laisse libre cours à sa quête d'une lumière particulière ou d'un horizon insoupçonné, usant du format panoramique, dont il est un des maîtres incontestés, de sa science des contrastes subtils et d'une palette exceptionnelle des tonalités du noir et blanc. Parfois qualifié de «Bruegel de l'art argentique», Pentti Sammallahti parvient, par son génie du paysage, à «substantialiser» l'hiver qui, sous son regard, semble plus matière que saison.
Mais la dimension délicatement lyrique et intensément poétique de l'univers visuel qui s'offre à nos regards ne relève pas seulement, chez Sammallahti, des effets d'une capacité contemplative rarement rencontrée. Non dénuées d'humour, ses thématiques font place à un bestiaire singulier, peuplé d'animaux méditatifs ou affairés, côtoyant, sans y prêter grande attention, d'étranges bipèdes avec lesquels ils ont en partage Dame Nature et ses changeants éléments. Contes ou fables intemporels, les «visions» de Sammallahti sont une ode à la perception immuable et mystérieuse de l'Homme comme «roseau pensant».
Des visions qui procèdent d'une expérience fondatrice que l'artiste rapporte pudiquement en ces termes : «Me trouvant sur une île rocheuse, il m'est tout à coup apparu que la Terre n'était pas ronde, et j'ai décidé de ne pas bouger. J'ai soudain saisi ce que me disaient la pierre à côté de moi, le bateau sur le rivage, le nuage qui naviguait dans le ciel et l'écriture en points saillants des oiseaux migrateurs. J'ai alors compris qu'on ne prenait pas les photographies, mais qu'on les recevait».
200 photos en noir et blanc ; préface Finn Thrane ; bibliographie et annexes Kristoffer Albrecht
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