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Ils furent des milliers dans le monde entier à s'engager dès 1919 pour la cause de la révolution mondiale. A Moscou même, l'hôtel Lux servait de résidence aux plus éminents d'entre eux. Ils y recevaient matériels et directives avant de disparaître aux quatre coins de la planète pour multiplier les actes de sabotage et recueillir des renseignements.Tous agissaient dans la clandestinité. C'est ainsi que des écrivains connus et les plus hauts responsables communistes acceptèrent de se transformer en agents de la IIIe Internationale, le Comintern, en préservant les apparences.Au centre du dispositif, à partir du milieu des années trente, un communiste bulgare héros du combat antinazi, Gueorgui Dimitrov. Bien abrité derrière cette figure mythique, Staline mit en place un formidable réseau de contrôle et de destruction, dont toutes les branches convergeaient vers le NKVD, l'ancêtre du KGB. Tous les partis frères se plièrent à la loi commune. Et pour un Willy Münzenberg, communiste allemand, qui refusa de céder à l'infamie, combien d'André Marty, membre du Bureau politique du PCF, qui consacra une bonne partie de ses loisirs à dénoncer les " suspects "?Arkadi Vaksberg a eu accès à certaines archives du Comintern et du KGB toujours soigneusement protégées. A partir de ces documents, il a pu reconstituer dans le détail la vie des agents de l'Internationale, connus et inconnus, les actes auxquels ils se livrèrent, la responsabilité qu'ils prirent dans l'instauration de la Grande Terreur en Union soviétique même, dans l'organisation des procès staliniens, dans l'épuration de leur propre parti.Ce document exceptionnel éclaire d'une lumière singulière l'histoire du communisme. Car si l'objectivité commande de distinguer les tueurs pathologiques des combattants idéalistes, il ne fait plus de doute désormais que les uns et les autres contribuèrent à faire de leur parti respectif un rouage des services secrets soviétiques, et acceptèrent pour cela de livrer leurs parents ou leurs amis avant de tomber eux-mêmes, victimes du bourreau.Arkadi Vaksberg est né en 1922 en Sibérie. Ecrivain, juriste de formation, il publie depuis près de trente ans des articles historiques et politiques dans la Literatournaia Gazeta. Sa biographie de Vychinski, le procureur des grands procès staliniens, a été traduite dans une dizaine de pays, dont la France (1991). Il est par ailleurs vice-président du Pen Club russe.
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