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L'oeuvre poétique de Hart Crane (1899-1932), flamboyante et sombre comme celle de son contemporain Francis Scott Fiztgerald (1896-1940), est l'une des plus originales et des plus puissantes de la poésie américaine du XXe siècle.
Hart Crane a vécu à Paris en 1929 où il a rencontré Gertrud Stein, André Gide et Philippe Soupault. Il a habité à Ermenonville chez le poète et éditeur Harry Crosby et a séjourné à Marseille et dans le midi de la France. Son grand livre, « Le Pont », a été publié à Paris en 1930 par les éditions Black Sun Press, avant même que le livre ne sorte aux États-Unis.
Marqué par l'influence de Whitman et de T. S. Eliot, il a été lecteur de Rimbaud et de Proust, dont une certaine tonalité se retrouve dans son oeuvre.
Dans une lettre de 1926, Hart Crane situe sa démarche dans le sillage de celle de Rimbaud, « le dernier grand poète que notre civilisation aura vu », qu'il envie d'avoir déployé son « destructivisme euphorique et explosif » contre les « institutions ».
Malgré son importance, sa modernité et sa relation étroite avec la France, seules existent aujourd'hui deux traductions françaises de Hart Carne : Key West (La Différence, 1989) et Le Pont (La Nerthe, 2014). Le travail de traduction est, il est vrai, particulièrement ardu et délicat du fait d'une langue très riche et d'un grand raffinement musical.
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