"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Bienvenue à Grendel, Kentucky… son gang de motardes, les Harlots, son business de la weed, son ancienne mine de charbon…
Ça démarre avec une esthétique type film de bikers des années 70, à ceci près que c’est Marnie, grande blonde dure à cuire qui commande, puis ça continue dans l’inspiration Beowulf… une lutte contre une créature monstrueuse, sorte de mère nourricière qui assure la prospérité de la cité à condition qu’on lui donne de la chair humaine de temps en temps…
Marnie va donc devoir se transformer en « Buffy » pour combattre le monstre et ses peurs d’enfance par la même occasion. Le tout dans un dessin bien marqué comics us, dynamique, sombre et coloré à la fois.
Au final, si tu as envie d’un thriller horrifique et fantastique, peuplé de bikeuses et de trafiquants, tu as trouvé : c’est rapide, prenant, violent mais supportable… un bon divertissement sanglant pour démarrer le Week-end (et les vacances !)
L’histoire se déroule en 1970 et l’époque charrie son flot de mythes : la seconde guerre mondiale, un gang de motards, une féminisation accrue, de la drogue et un besoin de se libérer des terres anciennes. Comme le disant les auteurs à la fin de cet album, ils se sont inspiré de la légende de Beowulf pour construire leur histoire. C’est donc toute la mythologie américaine, celle qui a nourri les fictions fantastiques et horrifiques du XXe siècle qui se retrouvent mise en scène dans ce comics.
Le comics commence par un sacrifice, celui du père adoptif dont la mort éveillera la présence de ce monstre. Le souvenir est présent chez Marnie, l’héroïne à qui on a dit que les monstres n’existaient pas. Alors la motarde, à la tête de son gang remue le passé, les secrets pour terminer son histoire avec la ville. Les dialogues reposent beaucoup sur les non-dits laissant assez d’espace pour l’ambiance, cette noirceur longtemps dissimulée. Les dessins explorent une palette réduite de couleurs. C’est sombre, les traits des personnages sont marqués, évoluant souvent dans l’obscurité. Le noir du cuir rivalise avec le noir de la nuit. Au milieu des hommes barbus et vite accablés, surgit la blondeur de Marnie. Celle-ci, au regard déterminé, se lance dans un combat où elle se venge de son passé, de son enfance, des paroles des adultes. Cette histoire est l’émancipation de cette femme.
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