"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Genêt n'a rien d'un héros. Talentueux architecte, il a 25 ans lorsque la Première Guerre Mondiale éclate. Sceptique vis-à-vis de l'enthousiasme patriotique de ses contemporains, il tente à plusieurs reprises d'échapper au service militaire - la mère patrie n'a après tout pas besoin d'architectes sur le front, mais à l'arrière, où ils peuvent, par exemple, concevoir des usines de grenades et des cimetières pour les soldats tués... Loin des champs de bataille, auxquels il parvient à échapper, il apprend à construire un lit avec une rigueur militaire, à tirer et à « peler des patates contre les ennemis ». Et il est convaincu, dans son zèle, que tous ces exercices ne sont pas destinés à la guerre, mais que la guerre elle-même est un prétexte pour ces exercices.
Ce roman dépeint le portrait fascinant d'un homme dont l'attitude contradictoire envers le monde a souvent été comparée à celle de Chaplin et Keaton. D'une impuissance comique, Genêt ne se montre à la hauteur d'aucune situation, dévoilant malgré lui l'envers de toute chose. Dans ce roman, la normalité devient singulière, l'activité paraît tourner à vide et les personnages se vident de leur substance. Un retournement d'autant plus significatif qu'il reflète celui d'un pays basculant de la paix vers la guerre, de manière quasi indifférente.
Bloch admirait ce remarquable roman, disant que « Genêt à la guerre, c'est comme Charlot dans un grand magasin ».
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