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Frédéric Chopin (1810-1849) ne connaissait pas de meilleur interprète de ses Etudes que son ami Franz Liszt. Dès sa mort, oubliant les querelles du passé, celui-ci entreprend de faire parler son affliction sur sa pierre sépulcrale. Son livre, remarquable sous le rapport du style et de la fantaisie (Théophile Gautier), paraît en 1851. Liszt y défend l'enfermement de Chopin dans le cadre exclusif du piano, souligne l'inspiration polonaise de son oeuvre, la délicatesse de ses manières, évoque aussi le souvenir d'un récital au domicile du virtuose, son hiver au midi de l'Europe avec George Sand, son ultime voyage à Londres et les derniers instants de sa vie, à Paris, entouré de ses amis. Plus que la Pologne où il est né, plus que la France qui l'accueillit et qu'il aima, la patrie de l'âme fut la vraie patrie de Chopin. Liszt l'exprime dans ces pages qui célèbrent, avec élan et générosité, un poète plus encore qu'un musicien.
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