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Érigées entre les années 1170 et 1250, les forteresses ayyoubides figurent parmi les plus impressionnantes réalisations de l'architecture militaire proche-orientale. Pourtant elles sont depuis longtemps tenues dans l'ombre des châteaux construits par les croisés, sur lesquels ont porté de nombreux travaux depuis la fin du XIXe siècle. Le présent livre s'attache à rééquilibrer cet état de fait en se consacrant à l'étude des forteresses islamiques de la principauté de Damas. Bien qu'elles aient été construites à la même époque que les châteaux des croisés, leurs composantes et leurs programmes montrent que leur développement s'est fait en grande partie en parallèle, indépendamment, et en s'inspirant d'autres répertoires architecturaux, notamment celui de l'Antiquité tardive. Ces forteresses ont émergé dans un contexte politique interne complexe et mouvementé marqué par l'importante crise de succession qui suivit la mort de Saladin et la mise en place des principautés. Symboles de l'autorité des princes, elles renfermaient les éléments nécessaires à la vie de cour tels que le palais, la mosquée et le hammam, ainsi que ceux indispensables à la gestion de l'iqṭā' (« fiefs ») telles que les vastes salles de stockage. La spectaculaire évolution des programmes des forteresses ayyoubides dans les années 1200 est analysée non seulement du point de vue du dialogue entre attaque et défense, mais aussi du point de vue de leurs non moins fondamentales fonctions résidentielle et ostentatoire.
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