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Elles témoignent de leur expérience de mai 1968.
Anne Feig. En 68, j'ai 25 ans et je finis ma licence d'allemand.
L'année 68-69, je pars enseigner le français dans un lycée allemand.
C'est donc à Francfort que je peux apprécier, dans les manifs, l'intelligence et les qualités d'orateur d'un certain Cohn-Bendit...
Chantal Cambronne-Desvignes. En 68, j'ai 32 ans, et je suis enceinte de mon quatrième enfant. Enseignante, je suis durement chahutée au collège, et l'échec de mon couple me plonge dans le plus profond désespoir. Ce qui se passe en mai est pour moi le début d'une re-naissance.
Florence Herlin. En 68, je viens d'avoir 25 ans. Je suis depuis un an professeur d'histoire dans un lycée du nord de la France.
Année riche en expériences : mon premier poste, l'indépendance, la vie de province, enfin l'irruption de mai.
Françoise Bonnot-Jörgens. En 68, j'ai 24 ans, je fais des études de lettres modernes à la Sorbonne, je finis ma licence et depuis la rentrée 67 je milite au GLM (Groupe de Lettres modernes) de l'UNEF.
Gisèle Moyroud. En 68, j'ai 30 ans, deux filles, ma carte au SNI. J'enseigne aux Abrets (Isère) à 500 m de mon domicile, dans un collège rural en préfabriqué, le français, l'histoire-géo, et accessoirement le dessin, la cuisine, l'instruction civique...
Luce Haccard-Perrin. En 68, j'émerge tout juste d'une interminable et douloureuse adolescence, d'un long séjour dans les couloirs d'une mort programmée et jamais achevée. Bref, je suis mûre pour NAÎTRE, vraiment, cette fois. Pour les autres, j'ai 27 ans, je suis documentaliste à l'Educ Naze, et viscéralement rebelle à toute autorité. Mûre, donc, pour le gauchisme...
Marie Manet. J'ai 25 ans le 2 mai 1968. Je suis infirmière de nuit dans une clinique d'Aix-en-Provence. J'élève seule ma fille de trois ans.
Marion Page. Je sors de l'Ecole normale de Nantes en 1960.
En 68, j'ai 30 ans tout juste, et j'ignore tout du monde ouvrier, et aussi du monde des étudiants... Mariée à un cadre technique travaillant dans les arts graphiques, j'ai deux filles, de 5 ans et 14 mois...
Salima Fanton. En 68, j'ai 17 ans. Lycéenne à Paris. J'habite en proche banlieue et je prends le bus et le métro tous les jours, et DONC, je commence à faire l'expérience d'une «certaine» LIBERTE. J'ai un petit ami qui m'aime et que j'aime. J'ai une bonne copine de lycée. Elle est catho de gauche et s'appelle Marie-Jeanne. Ma vie amoureuse est très secrète. Je me retrouve enceinte. J'avorte dans une grande SOLITUDE...
Sylvette Dupuy. En 68, j'habite New York où j'ai suivi mon mari, j'ai un bébé, des nattes dans le dos et encore mes joues d'adolescente, je porte de longues jupes, je suis heureuse et néanmoins en quête. Sous les pavés, la plage bruisse. Et je suis convaincue que « les marges, c'est ce qui fait tenir la page » (Jean-Luc Godard).
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