Au sein de l'oeuvre romanesque de Ying Chen, la représentation explicite et implicite de l'image de la Chine et de la quête identitaire se voit transmuer progressivement d'un roman à l'autre. Nous nous posons la question suivante: quelles sont la place et la valeur de la Chine dans son oeuvre et quelle est sa fonction en rapport avec l'expérience exilique et identitaire? D'abord, nous nous attardons sur l'image de la Chine et le début de la quête identitaire au coeur de La Mémoire de l'eau, Les Lettres chinoises et L'Ingratitude. Nous mettons en lumière comment ces trois oeuvres illustrent l'aspect Yang de la pensée chinoise. Ensuite, nous examinons la disparition graduelle dans Immobile et Le Champ dans la mer de la dualité qui existe entre les cultures, les espaces-temps et quant aux rapports entre les personnages ainsi que la nature Yin de ces deux oeuvres. Finalement, nous observons l'aboutissement de cette dynamique entre le Yang et le Yin dans Querelle d'un squelette avec son double et Le Mangeur. En faisant des liens entre la pensée antique chinoise et la nouvelle biologie occidentale, nous illustrons comment la 7e oeuvre suggère un nouvel art de voir propre à l'autopoïèse.
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