"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Une jeune agronome belge débarque dans une sous-préfecture de la Guinée d'après Sékou Touré, avec un projet ONG d'appui au maraîchage féminin, pour deux ans.
Quoi de plus banal, de plus marginal, de plus moqué par les maîtres à penser du développement ? Puis, petit à petit, choses et gens se mettent à bouger : ça se voit et ça se sait. Les paysannes soussou adoptent cettre drôle de blonde qui comprend vite que les carottes et les arrosoirs - si précieux soient-ils - ne sont pas leur premier souci. Il y a la pénurie de riz à la soudure (la famille a faim, les usuriers guettent), il faut un uniforme pour le groupement (comment se faire reconnaître autrement ?), la vaisselle (épargne inaliénable), les arachides (comment se faire de l'argent ?) : des préoccupations de femmes, quoi ! mais qui intéressent rapidement tout le monde.
L'attentisme méfiant des hommes cède le jour où l'étrangère, lasse de s'embourber, aide à couler la dalle du pont radier qui va désenclaver le village.
Et le " feu de brousse " démarre : les femmes s'organisent en groupements d'autopromotion, y intègrent des hommes comme secrétaires et intermédiaires. Les actions se diversifient : alphabétisation, stockage et transformation, artisanat, santé, plantations, et même maraîchage ! Plus fort encore, des magasins en dur - propriété des femmes, du jamais vu - surgissent dans les villages ; une Union des groupements de femmes se crée, réclame et décroche deux postes à la toute nouvelle Chambre d'agriculture ; une caisse du crédit rural s'installe à Bangouya.
Un véritable dynamisme de développement local s'instaure, soutenu par les autorités, qui dépasse les limites de la sous-préfecture.
Ce livre n'est pas le récit lénifiant d'une histoire à succès : c'est celui d'une démarche modeste, têtue, lente, avec ses déboires et ses réussites. A Bangouya, femmes et hommes progressent ensemble - les femmes devant, une fois n'est pas coutume - et savent qu'ils ont encore du chemin à faire.
Avec Kristien De Boodt, qui a passé sept ans avec elles, et Lisette Caubergs, qui a étudié l'impact du projet dix ans après sa création, accompagnons les paysannes de Bangouya sur la route, jalonnée d'embûches et de fêtes, de l'autopromotion.
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