"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Fadia Ahmad, née en 1975, vit et travaille à Beyrouth. Photographe, elle a réalisé des séries sur la ville de Beyrouth, les camps de réfugiés, et sur le thème du voyage, en Afrique et en Asie.
Elle sillonne quotidiennement sa ville depuis 2003 selon un parcours de 10 452 mètres qui est un échantillon de la surface du Liban, 10 452 km2. Quartier après quartier, maison après maison, elle explore la ville tel Le Piéton de Paris de Jean-Paul Fargue. « J'ai décidé, explique-t-elle, de suivre cet itinéraire, toujours le même, pour ne pas me disperser. C'est sa constance qui me permet de me découvrir, de faire union avec cette ville. » Saisissant les marchands des coins de rue et les épiciers, les pêcheurs, les baigneurs et les street artistes, les constructions du passé et du futur, mais aussi les effondrements, Fadia Ahmad restitue l'image d'une cohabitation complexe dans le monde d'aujourd'hui.
Les photographies de Fadia Ahmad, qu'elle conçoit comme des tableaux, sont à l'image de Beyrouth, de la partition, de la différence, du ressenti. Ce sont les fragments d'une vie comme les fragments d'une ville. Elles montrent la résilience des Libanais en capturant la beauté, les instants poétiques qui se nichent dans les moindres détails.
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