"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Né le 14 août 1900 à Marseille, Louis Brauquier est un enfant de ce port et de ses paquebots. Tout jeune déjà, on l'emmène assister aux arrivées et départs de son oncle à la Joliette. Il peut admirer les valses dans le port des paquebots des Messageries Maritimes tels l'Australien, l'Armand Behic, l'Ernest Simon, le Paul Lecat, le Calédonien, le Polynésien :
" Jamais je n'ai oublié l'odeur des coursives où se mélangeaient celle de la peinture fraîche, celle, poivrée, qui venait des cales, et celle, opaque, de l'opium que fumaient dans leur poste, au-dessous de la ligne de flottaison, les boys chinois. " A 18 ans, il rencontre Gabriel Audisio qui reste son ami jusqu'à sa mort.
Il entre aux Messageries Maritimes en 1924. Il est d'abord élève-commissaire et navigue. Il devient par la suite agent au sein des agences de la Compagnie. Depuis ces nombreux postes - il débute à Sydney en 1926 comme commis à l'essai - débute alors une très abondante correspondance, adressée à ses amis, particulièrement à Gabriel Audisio, mais, pour sa famille, il donne chaque semaine un commentaire de sa vie domestique, ses conditions de vie, ses espoirs, sa solitude. Ses lettres sont souvent accompagnées de photographies parfois remarquables.
Nous avons fait un choix dans le courrier privé qu'il adressait à sa mère et à sa soeur, dans lequel on découvre sa vie, ses espoirs, sa solitude durant toute sa carrière d'exil : Sydney, Nouméa, Alexandrie, Shanghaï, Diego-Suarez, Saïgon, Colombo... L'ouvrage comporte 150 photographies prises par Louis Brauquier durant cette période (1926-1960). Il est un témoignage de la vie de cette période coloniale où la France avait des comptoirs un peu partout.
Quel meilleur personnage pour évoquer les liens entre la littérature et les voyages maritimes, lui qui est à la fois poète et arpenteur du monde. Il navigue sur tous les océans, toutes les mers, connaît les quatre coins de monde et nous invite à partager ses voyages grâce à ses écrits. Son oeuvre complète est éditée sous le titre de Je connais des îles lointaines (Le Seuil).
Michel Schefer Bibliographie
"Amoureux de la typographie, j'ai consacré ma carrière à présenter des livres, concevoir des collections et même passé 10 ans à choyer Le Figaro Littéraire.
A Marseille depuis 1973, j'ai oeuvré avec les Musées, puis La Revue " Marseille " dont j'assure la conception et la réalisation depuis 25 ans... J'y assure les chroniques culturelles et quelques reportages et interviewes.
Par ailleurs, pris d'un désir de faire mes propres livres (à l'instigation de Pierre Seguers), j'ai édité un Louis Jou de P.S., La Correspondance de Brauquier à Audisio, Peindre : peintures et poèmes de Brauquier, Marseille et marine en bois de Picard (dont j'ai réécrit le texte !), Vivre à l'oblique de l'architecte Claude Parent et quelques petites choses sans lendemain... L'ouvrage présenté aujourd'hui est issu de mes recherches personnelles et de mes choix délibérés."
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