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Épreuves

Couverture du livre « Épreuves » de Cyrille Comnene aux éditions Les Venterniers
Résumé:

« C'est un texte fort, joycien, que cet Épreuves du côté de la génération grise (Bulteau et Messagier), en tout cas une belle tentative de modernisme baroque qui passe du récit à la syncope avec un jeu du rythmes et des espaces graphiques un peu comme un roman en creux, dans ses lignes de... Voir plus

« C'est un texte fort, joycien, que cet Épreuves du côté de la génération grise (Bulteau et Messagier), en tout cas une belle tentative de modernisme baroque qui passe du récit à la syncope avec un jeu du rythmes et des espaces graphiques un peu comme un roman en creux, dans ses lignes de failles, hors toute linéarité. La vie en effet est un photomaton à deux entrées, où des inconnus accouplés là par hasard prennent une rapide photo d'identité gemellaire avant de sortir de l'habitacle chacun de son côté. » Hubert Haddad L'ouvrage, constitué de six triptyques imprimés sur les deux faces qu'introduit un prologue de trois pages, interpelle au premier regard par sa composition typographique, son déploiement répété et la multiplicité des lectures offertes, comme autant de carrefours possibles à chaque avancée dans le labyrinthe.
D'abord ce « livre des visages » : à regarder l'aujourd'hui du dehors, à observer l'écran qui réfléchit les photos d'identités disloquées artificiellement liées, se dresse un impératif, le motif de cet exil grec, la volonté soudain impérieuse de descendre en soi « là les muses enfin muettes n'enchaînent plus les ailes du désir à l'image », d'éprouver dans les profondeurs la présence au monde, celle de l'autre, la sienne, l'être désir. Le poème s'avance vers le lisible enfoui, creuse la langue, le souvenir, vient (ré)ouvrir le désir. Étendre ses fragments, prolonger les lignes, sur le blanc des pages, au revers du monde connu, y faire naître un « lieu-écrit de plaisir ».
Imprimer le désir sur le papier, comme sur un corps, « le désir est profondément langue », dans les gestes arabesques :
Dérouler, « mon corps est une écriture au plus près du corps », retourner, détourner, « son corps m'écrit un texte de correspondances », et ce faisant découvrir - une voie, « dans le sang l'écrit de la vie », pour soi en soi et dans l'intervalle entre soi et soi.

Une porte d'entrée...

L'histoire raconte qu'Arès-Dionysos, armé de sa hache à double tranchant, quand il descendit sur terre qui n'était alors qu'obscurité, ouvrit le tout premier labyrinthe. Le dieu des premiers temps commença par se déplacer de manière circulaire ouvrant devant lui son propre chemin jusqu'à parvenir au centre : c'est là qu'il découvrit que sa hache (labrys) était devenue torche. Aussi la lumière s'était faite, vers l'extérieur et vers l'intérieur ; dans la même gestuelle un double mouvement.

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