"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Bon, il y a les effets de style somme toute dispensables, qui relèvent davantage du maniérisme - ou du morceau de bravoure un peu gratuit - que de l'écriture cinématographique stricto-sensu : la conversation Rouleau-Chevrier filmée « à hauteur d'ascenseur », l'inévitable partie de tennis de table, la chanson pas très bien interprétée, pas formidablement mise en scène non plus, de Presle (Darrieux n'était pas libre ?). Mais, au-delà, il y a surtout un scénario remarquablement construit, une succession constante de points de rupture entre académisme et fluidité, la valse incessante des mensonges et des non-dits, la partition musicale, d'une beauté et d'une justesse à couper le souffle, de Jean-Jacques Grünenwald, le portrait mieux que saisissant d'un créateur habité perdant la raison, par touches successives, à cause d'un amour sabordé par l'égoïsme et par l'orgueil, et le non moins magnifique portrait de groupe du personnel, grand et petit, de la maison de couture : la première vendeuse (Françoise Lugagne - sensibilité revêche et douleur rentrée) qui s'accroche, victime elle aussi d'un amour trop fort pour elle, la première d'atelier rugueuse et bon enfant (irremplaçable Jeanne Fusier-Gir), le mannequin-vedette qui ne serait qu'une teigne capricieuse si elle ne se dotait pas des arrière-plans subtils et du charme adroit de Christiane Barry...
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !