"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Don Rigoberto découvre le plaisir des sens entre les bras de dona Lucrecia, sa seconde épouse. Mais il a un rival en la personne de son propre fils, Alfonsito, qui, avec une blonde, enfantine et désarmante perversité, séduit sa marâtre. «Depuis cette nuit, elle avait la certitude que les rencontres clandestines avec l'enfant, d'une façon abscure et tortueuse, difficile à expliquer, enrichissaient sa relation matrimoniale, la rendaient piquante et inédite. Mais quelle sorte de morale est-ce là, Lucrecia ? se demandait-elle, effrayée. Comment est-ce possible que tu sois devenue ainsi, à ton âge, du jour au lendemain ? Elle ne pouvait le comprendre, mais ne s'efforçait pas non plus d'y parvenir. Elle préférait s'abandonner à cette situation contradictoire, où ses actes défiaient et transgressaient ses principes, à la suite de cette intense exaltation périlleuse qui était devenue pour elle la félicité. Un matin, en ouvrant les yeux, cette phrase lui vint aux lèvres : J'ai conquis la souveraineté. Elle se sentit heureuse et émancipé, mais elle n'aurait pu préciser de quoi.» Dressant un malicieux catalogue de la luxure, Mario Vargas Llosa, sans s'écarter vraiment de la galerie de ses personnages habituels, avec ironie et truculence, réinvente le roman érotique.
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