"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Fondateur et premier abbé de Clairvaux (1115), saint Bernard fut, avec Suger (abbé de Saint-Denis), la personnalité la plus influente de l'époque romane.
Hostile au rationalisme d'Abélard, dont il obtint la condamnation en 1140, saint Bernard promut un renouveau de la spiritualité, à la fois plus exigeante et plus proche des textes canoniques. En 1128, il fit reconnaître l'ordre des Templiers, dont il rédigea les statuts, et prêcha la deuxième Croisade, à Vézelay, en 1146. Ses polémiques avec l'ordre de Cluny sont restées célèbres, notamment par sa Lettre à Guillaume de Saint-Thierry qui relançait la Querelle des images.
Saint Bernard fut également musicien et auteur de traités musicaux qui firent longtemps autorité. Alors qu'au XVIe siècle, le Concile de Trente procédait à une purge draconienne des musiques de l'Eglise, les antiennes de saint-Bernard furent conservées. " Du reste, je ne sais à quoi peut servir une quantité de monstres ridicules, une certaine beauté difforme, et une difformité agréable, qui paraît sur tous les murs des cloîtres, aux yeux des frères qui y font la lecture ? A quoi bon ces singes immondes, ces lions furieux, ces centaures monstrueux, ces demi-hommes, ces tigres marquetés, ces soldats qui se battent, ces chasseurs qui sonnent du cors ? "
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