L'intemporalité est le propre de la poésie, la vision qu'en donne le poète apparaît dans cette juxtaposition incessante du passé et du présent. Mais ceci n'est vrai seulement si le reflet engendré par ce va-et-vient ouvre une perspective vers l'avenir. Sans cela, la parole demeure vaine.
Marie BONGIRAUD a mis ses pas sur ce chemin, en se souvenant de son enfance, des orties des herbes folles, de la maison au fond du bois. Mais ses cheveux blancs ont l'air d'un duvet de moineaux, elle s'étonne comme eux du monde.
Une longue ligne, parfois sinueuse, abrupte, a été suivie et le temps façonne autant soi-même que les autres. S'il ne faut jouir que de l'instant présent comment ne pas ressentir l'étrange goût du désespoir en soi, quand le monde est sans cesse à renaître. Tout est peut-être bonheur d'équilibriste. Marie BONGIRAUD semble avoir apprivoisé cet art, se balançant comme des plumes blanches au tourbillon de la vie, entre la réalité et l'absurde des hommes.
À moins qu'elle n'aille sans se préoccuper de la rumeur ni de l'adversité vers la quintessence douce et surprenante de la vie, pour s'en aller sans être abîmée.
La poésie permet tout et se permet tout, mais l'être humain doit se convaincre qu'il n'est que la main qui signe le poème et Marie BONGIRAUD demeure cette enfant qui s'abandonne à la vie.
J. M. BONGIRAUD
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