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Qui n'a pas un jour voulu être chat ? Tout à la fois gracieux, agile et indifférent, le chat attire à lui toutes les convoitises. 10 raisons de vouloir être chat sont autant de manières d'être convoquées pour échapper à pas feutrés à sa condition d'homme. Pour s'extirper d'un quotidien tapissé d'obligations assommantes, pour vaincre la lassitude, s'offrir le luxe de se prélasser sans se préoccuper du temps qui passe, pour déclarer un je t'aime sans bégayer, pour disposer de son corps sans contraintes, pour se satisfaire de sa simple existence, et enfin pour le simple fait de l'écrire, parce que l'écrire c'est déjà l'être un peu. En une tentative d'incarnation, Valério Romão invite chacun à quitter sa peau d'humain, l'espace d'un instant, le temps d'une lecture.
Un kaléidoscope de nouvelles multilingues, tant elles arriment la vie dans son plus haut potentiel.
D’une justesse sans faille, le chat est un symbole. Le fil rouge des fragments dans cette munificence pour les êtres en ordre de bataille. Ceux et celles qui affrontent les courants d’air, la misère humaine et tous les diktats des contraintes de la vie même.
L’époustouflant anthropomorphisme, et plus que tout le pouvoir sidérant d’un chat qui ignore rien de ses maîtres.
Le contre-poids face au chagrin, au manque, à la solitude, aux petits secrets cachés dans les tiroirs.
L’écriture macrocosme de Valério Romão signe un futur classique au devenir sociologique. Les sciences-humaines en apogée, l’anthropologie des protagonistes, qui aiment le chat et lui accordent la plus divine des attentions. Le chat, plus qu’un mythe, est ici l’encre de ce livre dévorant d’authenticité.
« La raison pauvre » : « Je me sens si vieux si fatigué que je ne peux qu’imaginer le bonheur que serait le repos profond des chats la nonchalance aristocratique avec laquelle ils affrontent la frontière absurde entre jours ouvrables et jours fériés. »
Ce serait comme un éphéméride de raison pure. Toutes débutent avec : La raison de… La finalité animalière, la parabole des turbulences dans un quotidien écorché vif.
« Parfois je me dis que les bêtes comprennent secrètement les choses qui sont inaccessibles pour nous. Je ne connais aucun chat qui bégaie. »
Le chat de velours et de silence, le piédestal d’une existence lovée entre douceur et soins, caresses et similitudes.
Le chat, ici, est un contre-pouvoir. Un tour de force, celui qui bascule les textes dans une orée signifiante, politique parfois, psychologique souvent. Il en devient le miroir et les protagonistes traversent ce dernier sans même sans rendre compte.
Rédempteur, dans « La raison infantile », le symbole d’une renaissance et d’un enfant qui comprend enfin le pouvoir magnétique d’un chat.
« Dix raisons de vouloir être chat » est l’exploration de l’âme humaine. Le prisme d’une contemporanéité vive. Un livre salutaire. L’initiation animalière. Comme un rendez-vous au coin du feu qui ronronne et nous invite à pénétrer dans une atmosphère où l’heure d’hiver sera belle et savoureuse.
« … Pour mon prochain Noël j’oublie les camions, les jeux et le chien, tout ce que je veux voir au pied du sapin, c’est une boule noire toute velue qui miaule en souvenir de ma gloire. »
Traduit à la perfection du portugais par João Viegas. Publié par les majeures Éditions Chandeigne.
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