"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
La pièce Disgrâce met en scène un trio de personnages, une mère, son fils et une avocate, que nous découvrons alors qu'ils sont unis dans une épreuve légale. Le fils, animateur vedette et grand séducteur narcissique, est en effet poursuivi par plusieurs jeunes femmes pour des comportements sexuels inappropriés et violents. Dans un ballet troublant d'échanges entre les protagonistes, Nadia Girard Eddahia joue habilement avec les codes sociaux pour illustrer, de façon éloquente, les zones grises qui existent entre la morale et la justice, de même que les enjeux de pouvoir et d'influence qui peuvent s'exercer dans les relations humaines. Si la lecture du témoignage de l'une des victimes alléguées suscite l'empathie, la lecture des arguments de l'avocate de la défense montre bien que dans une cause comme celle-ci, rien n'est évident. Il est absolument impossible de sortir de cette lecture sans être profondément troublé; souhaitons qu'elle ouvre de nombreux dialogues et qu'elle alimente la discussion sur la notion de consentement, entre autres.
Il a pas arrêté de commander des shooters, de dire que j'étais belle, qu'il avait besoin de quelqu'un comme moi dans sa vie. J'étais un peu saoule pis le bar a fermé, j'étais loin de chez moi. Il habitait juste à côté, il m'a dit que je pouvais dormir chez lui. Rendue là, j'ai pas trop pensé, je l'avoue, mais je... Je veux dire, ça arrive qu'on dorme sur le sofa de quelqu'un après une veillée. J'étais un peu saoule, j'ai pas pensé pis j'ai accepté.
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