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Le dieu Dionysos occupait dans l'orient hellénistique et romain une des premières places au sein du panthéon. Alexandre s'était fait le propagateur de son culte et les souverains d'Alexandrie s'étaient parés du titre de Néos Dionusos. Plusieurs poètes chantèrent ainsi les louanges du dieu. C'est le cas de Nonnos qui vécut à Alexandrie à la fin du quatrième siècle de notre ère et qui composa une épopée en 48 chants intitulée Les Dionysiaques. Le sujet du poème est simple : pour réconforter l'humanité accablée, le roi des dieux lui envoie Dionysos qui apportera les bienfaits de la vigne, puis vaincra les Indiens et les Géants, avant de monter au ciel où il prendra place à côté de son père. Dans ce projet, Nonnos avait pour ambition de rivaliser avec Homère.
Les chants XX à XXIV du poème racontent la fin de l'épisode intitulée Lycurgie et le commencement de la guerre des Indes, témoignant de la dimension protéiforme du poème de Nonnos. L'épisode de Lycurgue, fils d'Arès et roi d'Arabie présente un caractère étiologique. Lycyrgue combat la nymphe Ambroisie qui, métamorphosée en vigne, l'enlace, de sorte qu'il se retrouve impuissant face aux assauts des Bacchantes. Il est secouru par Héra qui fait en sorte qu'il puisse devenir en Arabie un dieu, rival de Dionysos. La suite du récit marque le début de la guerre des Indes. Nonnos a soin d'indiquer la filiation de son poème avec celui d'Homère en relatant les aristies d'Aiacos, grand-père d'Achille. Le franchissement du fleuve Hydaspe par l'armée de Dionysos s'inspire lui aussi d'un épisode homérique : celui de la lutte d'Achille contre le Scamandre. Dionysos adresse une mise en garde au fleuve puis le consume en allumant un incendie. Océan invite alors la déesse Téthys à déclencher un cataclysme. Là encore, Nonnos puise à des sources mythologiques variées tels que les épisodes de Phaéton et de l'Éridan. Le désastre est évité par l'intervention de Zeus.
L'édition des chants XX à XXIV des Dionysiaques dans la Collection des Universités de France comprend le texte grec de Nonnos édité par Neil Hopkinson et accompagné de la traduction en français de Francis Vian. Chacun des chants est précédé d'une notice qui en résume le contenu tout en en précisant les enjeux littéraires.
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