"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Nombre d'historiens de la Belle Époque ont croisé dans leur travail une certaine Dick May. Mais, jusqu'alors, peu se sont vraiment plongés dans l'existence de cette intellectuelle. Enveloppée dans un pseudonyme masculin aux sonorités américaines, Jeanne Weill a cherché à se dissimuler dans un univers hostile aux femmes. Elle a en partie réussi, puisqu'on avait jusqu'alors perdu sa trace. En remontant les rares pistes laissées par Dick May, on retrace la naissance d'une dreyfusarde engagée dans tous les combats de la Belle Époque. Portée par une inépuisable foi en l'éducation populaire et animée par une énergie rare, Dick May fonde plusieurs institutions d'enseignement supérieur, s'investit corps et âme dans le mouvement des universités populaires. Pour elle, l'instruction est la solution à l'urgente question sociale. Si la Première Guerre mondiale constitue une immense désillusion pour cette idéaliste, elle révèle aussi les permanences d'un antisémitisme et le retour en grâce des forces politiques conservatrices. C'est l'apogée d'une campagne de presse contre Dick May à l'heure de la prétendue Union sacrée. Comment une femme, juive et autodidacte, réussit-elle à devenir une figure incontournable dans les réseaux intellectuels du Paris de la Belle Époque ?
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