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Pendant la Grande Guerre (1914-1918) les insoumis et les déserteurs sont nombreux dans deux zones des Pyrénées-Orientales, le Vallespir et la Cerdagne.
L'insoumission, due aux soldats émigrés qui refusent la mobilisation, est un phénomène surtout rural alors que le pourcentage des déserteurs est relativement plus fort dans les villes. La désertion s'inscrit dans les stratégies pour diminuer la violence des combats ou même la fuir. La décision prise, le passage de la frontière est aisé par les chemins de cet espace montagnard transfrontalier. La solidarité des Catalans et des familles ainsi que la traditionnelle opposition au pouvoir aident les réfractaires.
La raison d'État prime : partout, arrestations, refoulements ou pressions se font illégalement pour dissuader la désertion. Le résultat est cependant assez faible, à savoir un ralentissement du nombre de déserteurs. La perméabilité des Pyrénées est due à une impréparation de la surveillance de la frontière. Aux extrémités de la chaîne, en Catalogne comme au Pays Basque, les autorités avouent leur impuissance.
Les déserteurs émigrent et se réfugient de l'autre côté de la frontière, où ils sont chaleureusement accueillis. Peu se décident à revenir pendant la guerre, pensant à l'amnistie qui amorce le mouvement de soumission des déserteurs mais pas celui des insoumis non concernés. L'oubli, le pacifisme et la volonté de tout effacer se combinent dans l'accueil - dénué de tout reproche - qui est fait aux réfractaires.
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