"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Il n'a que 14 ans. En 1956, Istvan Borsodi pense choisir la liberté en traversant le Rideau de fer. Il quitte une Hongrie morose - où la Révolution contre l'occupant soviétique a été écrasée - et rejoint la Suisse. Istvan se souvient de son arrivée en terres helvétiques, des applaudissements, « des gens qui venaient nous saluer » dans chaque gare où le convoi spécial faisait halte. Il a conservé la première carte postale destinée à sa famille restée en Hongrie « Je suis à Bière, je me sens bien, j'embrasse tout le monde ». Mais, après quelques temps, le mal du pays, l'ennui des proches commencent à le ronger et ses perspectives professionnelles en Suisse sont moins attrayantes que ce qu'il imaginait. Sa tante restée au pays lui écrit que les jeunes rapatriés bénéficient d'une amnistie. En 1959, Istvan Borsodi choisit alors de rentrer dans la Hongrie de Janos Kadar.Cet ouvrage retrace l'exode de quelque 200 000 Hongroises et Hongrois de 1956, l'arrivée d'une partie d'entre eux en Suisse, avant d'éclairer le parcours de celles et ceux qui ont décidé de rentrer en Hongrie quelques semaines, mois ou années après leur exil. Ce phénomène migratoire « à contre sens » est au coeur de ce livre. Arrivés dans le « paradis capitaliste » des Trente glorieuses, pourquoi ces personnes choisissent de rejoindre l' « enfer » communiste?
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