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« Qui ne voudrait posséder chez soi, mieux que l'anthologie qu'on doit ouvrir en tout trois ou quatre fois dans toute sa vie, ou qu'on ignore, qui ne voudrait vivre dans la compagnie de ce poème et de ce tableau, unis à jamais pour le plaisir des yeux et de la poésie ? » C'est dans ces termes que Pierre Seghers présentait en 1953 le concept du poème-objet dans Les Lettres françaises. Conjointement à la parution de Liberté j'écris ton nom (Eluard-Léger) Dentelle d'éternité (Cocteau) était alors tiré à cent dix exemplaires seulement, dont cent sur velin d'Arches.
Ce poème-objet se compose de deux feuillets superposés de 63 par 41 cm : sur le premier feuillet est inscrit le poème en vers libres et un découpage formant deux colonnes ajourées, laissant apparaître le fond bleu du second feuillet. Chaque exemplaire a été découpé à la main par Albert Jon, d'après le modèle réalisé par Jean Cocteau.
Oeuvre d'un artiste en tout point visionnaire, d'un esthète rétif à tout effet de mode, ce poème-objet offre, près de soixante-dix ans après sa parution, un design particulièrement graphique, incroyablement moderne.
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