"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
« Le haisha associe photo et haïku sans que pour cela l'image illustre le poème et que ce dernier commente le cliché. » Dans ce passage de son avant-propos, Patrick Fetu nous dit tout de son travail sans s'appesantir davantage sur la technique propre au haisha. Très vite le lecteur se rendra compte d'une double maîtrise, d'abord celle du photographe puis celle du haijin qui a laissé s'exprimer le haïku comme une manière de rêver l'instant ou de projeter sur lui une pensée immédiate. Face à face, photo et texte suggèrent et se répondent sans laisser cependant filer l'émotion tout en retenue. Grâce à la maîtrise technique et artistique des photos saisissant tantôt un panorama, une vue ou encore un détail et nous racontant une histoire, on sent parfois que ce sont les souvenirs de l'auteur qui remontent comme ceux liés à l'enfance ou aux premiers émois amoureux. Mais on s'émeut aussi tout simplement de la carcasse d'un bateau, et c'est un peu comme si on souffrait avec lui. Dans les textes et les photos de Patrick Fetu, il y a aussi de la tendresse et une humanité qui usent de mots justes. Par ces voyages photographiques sur les côtes françaises, magnifiées par l'inspiration, on a soudain envie de rejoindre ces endroits où l'auteur est allé, où il s'est laissé porter par les mots. Aube naissante - sous l'envol des cormorans la lande s'étire.
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