"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Nietzsche a annoncé que le temps du nihilisme durerait trois siècles. Nous sommes aujourd'hui au milieu du gué. C'est-à-dire au moment où, lassés par le temps écoulé et découragés par l'apparente stérilité des efforts déployés, nous sommes tentés de faire marche arrière pour retrouver d'anciennes sécurités - philosophiques, théologiques, politiques. Dieu s'est révélé. Et pourtant il n'est rien de ce que nous pouvons sentir, concevoir ou exprimer. « Dieu existe » affirme-t-on - avec raison ; mais la raison comme la pensée de l'être demeurent impuissants à redonner vie à celui que les nihilistes de l'Occident déclarent mort. Avec lucidité, Christos Yannaras accepte qu'un cercle de silence soit tracé autour de l'abîme divin. Car dans le temps du nihilisme, l'absence est le mode par lequel Dieu se donne à l'homme. Avec les théologiens apophatiques de l'Orient, il nous rappelle que Dieu demeure au delà de toute affirmation comme de toute négation ; mais cet « au delà » que chante saint Grégoire de Nazianze ne veut pas dire qu'aucune voie ne puisse nous conduire à Dieu, ni qu'aucune voix ne puisse le dire en vérité.
Quelle voie ? Celle de l'amour, qui tient ensemble négation (de soi et de son savoir) et communion (à l'Autre). Que veut dire « Dieu est mort » dans cette perspective ? Que nous ne le voyons pas. Parce que nous n'aimons pas. Toutes les « raisons de croire » ne nous le redonneront pas. Sinon cette raison plus forte espérée par Nietzsche, mais qu'il ne savait pas être la charité.
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