"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
cet ouvrage présente d'abord un recensement de 869 déportés - hommes, femmes, enfants, vieillards - drômois ou arrêtés dans la drôme, une base documentaire qui ne demande qu'à se compléter, s'enrichir, se corriger.
ces déportés sont des juifs qui mourront presque tous atrocement - en application de la doctrine et des dispositions racistes des nazis et des gouvernants de l'état français -, des " politiques ", opposants au nazisme et au régime de vichy, résistants par les armes, par la parole, l'écrit, l'aide au maquis, et des otages capturés sans ménagement par représailles. se fondant sur d'abondants témoignages oraux et écrits de déportés, de leur famille et d'observateurs, l'auteur suit pas à pas le parcours de la déportation.
la rafle rapide et brutale ou l'arrestation, l'enfermement dans les prisons et camps français, le transport dans les wagons à bestiaux, l'arrivée sous les coups de schlague et les morsures des chiens. l'objectif hitlérien est de transformer tout être humain des " races inférieures " en stuck (pièce d'une machine) qu'on ne connaît plus que sous le numéro matricule cousu sur sa tenue de bagnard. s'il n'a pas été sélectionné pour l'extermination immédiate, il sera exploité
jusqu'à épuisement, et on récupérera même ses dents en or, ses cheveux, sa graisse et ses cendres.
la survie dans les camps est marquée par l'entassement, la promiscuité, la faim, le froid, la saleté, les poux, les maladies insoignables, les appels interminables, les bastonnades meurtrières et les pendaisons présentées en spectacles dissuasifs, la brutalité sadique des ss et des kapos choisis parmi les bandits et les tueurs déportés. mais c'est aussi la difficile lutte pour conserver sa dignité, établir et entretenir la solidarité, garder des survivants.
résister, c'est se laver, rester homme, c'est s'appuyer sur une conviction religieuse ou politique pour se donner une
furieuse envie de survivre, c'est partager en sacrifiant un bout de sa maigre pitance pour sauver un camarade, c'est refuser ou saboter habilement, mais non sans risque, la fabrication de bombes et de fusées qui tomberont sur les amis. en 1945, quand les alliés progressent à l'est comme à l'ouest, les déportés sont évacués vers le coeur de l'allemagne, dans d'atroces conditions.
les nazis, plus nerveux, éliminent tout traînard encombrant, tout détenu inutilisable. dans ces terribles hécatombes, ne survivront que les plus chanceux. la libération met néanmoins des milliers d'êtres n'ayant plus qu'un souffle de vie à la charge des armées de libération. le trop lent retour aboutit enfin à l'arrivée au " pays " rêvée depuis si longtemps, mais qui nécessitera encore des soins au corps et à l'âme avant de parvenir à une réintégration laborieuse, dans un monde qui a aussi souffert et qui admet difficilement les atroces récits des déportés.
il faudra pourtant faire savoir.
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