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Au milieu des sables du désert et face aux vagues de l'océan, plantée au bord de la route entre Laâyoune et Dakhla, la ville de Boujdour est née un beau jour de la fin de l'année 1975. Au départ, un phare, figure de proue du Cabo bojador, incontournable défi pour la navigation médiévale en direction de l'Afrique centrale et australe puis des Indes.
Point cardinal des verbes créateurs des cultures sahariennes et portugaises, Bojador fut le théâtre de l'épanouissement conjugué de la poésie saharienne et portugaise. Nés de la bouche des nomades et desmarins, le gaf hassani et le fado portugais résonnèrent ensemble, sans le savoir, de part et d'autre du cap des poètes. Muse des poètes, Bojador vit jaillir de ses vagues d'imagination des maîtres comme Camoes, Pessoa ou Nuno Júdice, côté portugais, et plus récemment, Ruijel ou OuldMlihah, côté saharien.
Suite au départ des Espagnols fin 1975, se sont agrégés à l'amarre du phare des tentes, puis des habitations en dur, des commerces, un port, le tout organisé en places, en rues puis en avenues... La ville de Boujdour typifie l'ingéniosité sociale en cours au Sahara atlantique depuis quelques décennies. Seule une incursion au coeur de l'histoire et de l'organisation sociale des tribus sahariennes est àmême d'expliquer la rapidité avec laquelle un esprit urbain saharien a pris corps à Boujdour, à partir d'un simple phare et d'un campement.
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