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Pourquoi travaille-t-on ? Pour le salaire mais pas seulement.
A partir d'une enquête ethnographique auprès des caissières de supermarchés en Belgique, Isabelle Ferreras montre que le travail inscrit les travailleurs dans un espace public, et combien il est animé par une aspiration à la justice. Contrairement à ce que l'on ne cesse de répéter sur la fin du travail et la dépolitisation des travailleurs, elle démontre que le travail, à l'heure de la flexibilité, est source de sens et d'engagement.
Au fond, il est une expérience de nature proprement politique. L'expérience du travail a changé : dans une société où 70 % des emplois se trouvent dans les services, le rapport permanent de la clientèle génère chez les employés des attentes accrues d'égalité et de respect, en opposition radicale avec le régime d'interaction qui prévaut dans l'entreprise, pétri d'inégalitaire et d'arbitraire. Au fond, par quel enchantement les individus laisseraient-ils leur qualité de citoyen à la porte de cet espace public qu'est l'entreprise ? Pourquoi le travail salarié constituerait-il une limite au projet démocratique ? Ce livre aborde de front ces questions-clés qui hantent les démocraties capitalistes.
Il remet la question du travail au-devant de la scène politique.
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