La folie des hommes ou plutôt leur volonté de puissance a plongé la société contemporaine dans une crise existentielle profonde, poussant des milliers de personnes sur l'autoroute combien incertaine de la migration. A travers un discours fluide qui, au fond, n'est qu'une écriture de soi, L. Esu-Bwana KIBWENGE s'interroge sur l'auto- et l'hétéro-représentation de l'immigré avant de penser son intégration au regard du concept "altérité" suffisamment décliné par E. Levinas. Ce questionnement tient d'un besoin de coexistence pacifique, dans une dynamique de changement et, surtout, de reconstruction identitaire au gré des différences que révèle l'inévitable heurt socioculturel. L'auteur dévoile ainsi un modèle identitaire pluridimensionnel susceptible de subordonner les différentes représentations d'un étranger se voulant d'ici et d'ailleurs. Un modèle qui invite, dès lors, à déconstruire nombre de clichés idéologiquement chargés pour porter un autre type de regard sur celui que l'on nomme "immigré"; à secréter, en un mot, une "culture de l'altérité" plutôt que "de la coquille", privilégiant le tissage du lien social, faisant dialoguer les différences des uns et des autres.
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