Ce volume permettra de suivre Alexis de Tocqueville, de 1836 à 1852, dans le quotidien de son activité de député de Valognes, de membre du Conseil général de la Manche (pour Montebourg et Sainte-Mère-Église), puis de président de ce Conseil. À une époque de suffrage censitaire, où la conquête des voix se faisait sur le plan local, par une stratégie de terrain, par la connaissance personnelle des principaux notables et par la défense inlassable des intérêts locaux, la présente correspondance et les textes qui la suivent montrent à quel point Tocqueville sut habilement ménager les intérêts et les susceptibilités de ses électeurs tout en restant ferme sur ses principes politiques. Ils font également sentir à quel point il aima cette activité qui lui permettait de concilier la posture du gentleman-farmer qu'il rêvait parfois d'être et celle du grand instituteur des peuples, s'employant à répandre par la correspondance (relais de la parole) les convictions et les analyses exprimées dans ses écrits, au lectorat malgré tout restreint. On y lira aussi toute une histoire pittoresque et parfois cocasse d'un coin de la Normandie sous la Monarchie de Juillet, des querelles de clocher aux grands débats nationaux qui s'y agitent, et un témoignage de première main (et quelle main !) sur les conflits politiques et idéologiques de la Seconde République. Les Correspondance et écrits locaux forment un complément indispensable aux Écrits politiques, dont ils représentent en quelque sorte la face cachée.
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