"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un quartier populaire d'une petite ville ouvrière de l'État de New York dans les années 1950. Cinq lycéennes - Maddy, la narratrice, Goldie, Lana, Rita et Legs -, pour survivre et se venger des humiliations qu'elles ont subies, concluent un pacte, à la vie, à la mort : elles seront le gang Foxfire. La haine, surtout celle des hommes, va les entraîner dans une impitoyable équipée sauvage. Dans une langue crue, précise et concrète, Joyce Carol Oates dépeint la « fureur de vivre » des cinq inséparables et leurs accès de générosité envers d'autres déshérités. Comme toujours chez l'auteur de Blonde, le Mal est d'autant plus vraisemblable qu'il nous ressemble...Laurent Cantet, Palme d'or à Cannes en 2008 (Entre les murs), a adapté le roman de Joyce Carol Oates pour le cinéma en 2013 sous le titre de Foxfire.
Dans un quartier populaire d'une petite ville de l'État de New York, les années 1950, cinq lycéennes décident de s'unir pour faire face à toutes sortes d'humiliation qu'elles subissent, comme les gestes déplacés de certains hommes libidineux. Elles formeront un gang nommé Foxfire derrière Legs, une jeune fille intelligente, utopique, rêvant de parfaite le monde et rebelle qui vit seule avec sa mère. Après un séjour en maison de correction, celle-ci revient avec l'idée que toutes les cinq puissent vivre ensemble selon leurs propres règles.
Comme elles n'ont pas froid aux yeux, ce petit groupe qui au départ n'existait que pour se protéger va prendre de l'importance et les filles vont glisser vers la délinquance avec toutes une série d'infractions et délits : vols de voitures, menaces à main armée, et, pour finir, kidnapping... Mais jusqu'où iront elles et comment cela va -t-il se terminer ?
Ce roman est une photographie des USA des années 50 où excelle la domination de l'homme blanc dans un environnement misogyne machiste raciste où l'auteur donne un portrait tout en nuances de ces jeunes filles qui se cherchent, elles qui sont un peu paumées, sans affection, avec des parents au parcours compliqué sous fond d'alcoolisme, de violence et d'abus sexuels.
J'ai été un peu gênée par la manière un peu chaotique dont est écrit ce roman mais en persévérant j'ai fini par apprécié le rythme qui m'a donné l'impression de vivre au rythme des aventures des filles, de ressentir l'adrénaline. Et quelque par m'identifier à elles au point de regretter de ne pas avoir eu à lutter pour être libre à mon adolescence.
C'est tout compte fait une belle histoire à découvrir même si certains passages auraient pu être enlevés afin d'éviter certains redondances.
https://quandsylit.over-blog.com/2021/09/confessions-d-un-gang-de-filles-joyce-carol-oates.html
La narratrice, Madeleine Faith Wirtz (co-fondatrice du « Gang Foxfire ») nous confie, à l’aide de ses carnets, cette sombre et ancienne histoire. À l’origine du gang, au jour de l’An 1953 très exactement, les membres sont au nombre assez modeste de cinq copines d’école. La « Chef », Margaret Ann Sadorsky (« Legs » ou « Sheena ») – le premier lieutenant, Betty Siefried (« Goldie » ou « Boum-Boum ») – Loretta Maguire (Lana) – Elizabeth O’Hagan (Rita ou « Red » ou « Fireball ») et enfin notre fameuse Madeleine Faith Wirtz (« Maddy » ou « Monkey ou « Killer ») –
Avec le temps, le gang s’est élargi, trop élargi d’ailleurs, ce qui a bientôt rendu les choses incontrôlables … La plupart d’entre elles venaient de l’école primaire Rutherford Hayes et vivaient dans le quartier sud de Hammond, dans l’État de New-York. Maddy a fait partie du gang Foxfire de treize à dix-sept ans, jusqu’en juin 1956, date où tout a dégénéré …
Les filles vont se venger des humiliations cuisantes et des violences morales ou physiques subies à l’école, à la maison ou encore dans la société environnante. Elles en veulent principalement aux hommes, responsables de leur colère explosive. Vont bientôt connaitre la maison de correction. Et grâce à son journal (ou à ses « confessions ») Maddy-Monkey pourra se remémorer, année après année, chacun des actes commis avec ses « soeurs » dont le leitmotiv : « Foxfire, brûle et brûle » était rapidement devenu leur raison de vivre …
Un roman dur et sans concession, du pur Joyce Carol Oates ! Un bon moment de lecture, comme cette grande et prolifique auteure sait nous en offrir. Même si je dois avouer que ce n’est pas mon préféré – dans sa foisonnante oeuvre littéraire – que j’ai en grande partie dévorée.
Hammond, état de New-York, dans la fin des années 1950, cinq jeunes filles décident, de créer un gang : avec pour nom FOXFIRE. Une bande de hors-la-loi ; dont ce sigle peut se traduire par feu follet ou jolie fille ; et dont le but sera d’être prête à en découdre envers les Autres !
Joyce Carol Oates, va nous faire plonger dans la psychologie de ces gamines, disloquées, perdues, dans cette période propice à la disparité de la population. Où règnent, la misère des familles face aux nantis imbus de leurs positions sociales, de l’hégémonie de la gent masculine dans tous les compartiments de la vie des femmes. Un terreau fertile, qui poussera ces filles dans la délinquance, dans la négation des codes sociaux ? Dévergondées, dépravées, certes, car il est certain que seules les filles peuvent être de mœurs faciles : jamais les garçons !
Le personnage central Legs Sadovsky, en sera la tête pensante, épaulée par Madeleine Faith Wirtz, qui deviendra la narratrice via un livre de confessions des différentes péripéties de la courte vie de ce gang ! Comme toujours, pour souder et apporter des raisons de régler les injustices qui leur sont subies, elles se donnent un code d’honneur ; être une vraie communauté, de sœurs de sang, avec des liens de loyauté, de fidélité, de confiance et d’amour. Une vie presque en autarcie, ou les Autres sont et seront l’ennemi à mépriser…
Bref, ont-elles trouvé l’idéal parfait dans ce monde de cruautés ?
Cependant un départ difficile dans la vie ; un manque d’amour parental, une absence d’éducation et ceci dans un climat économique âpre, ne leur offrent qu’une issue possible :la débrouille ! De sorte que l’absence de repères des membres de ce gang vont les amener dans une progression de faits délictueux pour aboutir à l’irréparable !
Une envie de partager leurs besoins de justice ; face à l’adversité, de lutter contre les totems pénalisants – depuis la nuit des temps - des femmes. L’argent et surtout les hommes ; avec leurs prérogatives et leurs besoins irrépressibles de dominer le monde.
Une narration, limpide, puissante, où l’on s’interroge sur les méfaits des adultes et leurs conséquences. « Le gang des filles » - toujours d’actualité - relate avec toute la virtuosité littéraire de Joyce Carol Oates l’omniprésence des injustices humaines, avec le déni de celles-ci par la majorité des êtres humains.
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