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Le discours athée subit d'importantes transformations au XIXe siècle. Désormais, il peut s'adjoindre ou tolérer des propositions à caractère religieux ou spiritualiste, donnant prise à des motifs plus ou moins précis de croyance.
En ce cas, il semble l'expression d'un constat général selon lequel il ne suffit pas à l'homme contemporain de signer ou de contresigner la mort de Dieu, mais il lui faut en plus composer avec elle. Plus que tout autre discours, la littérature née de la sensibilité romantique appuie ce constat : elle se donne à lire comme le lieu privilégié de cette compensation symbolique. C'est en elle que l'espoir moderne d'une relève spirituelle de l'Écriture divine par le discours humain semble le plus agissant en même temps que le plus clairement condamné, par l'opération même de l'écriture, à participer à la dissémination du divin. C'est aussi en elle que le tremblé de l'inquiétude existentielle et théologique que suscite souvent le thème de la mort de Dieu, par contraste avec la vigueur affichée par beaucoup de programmes de réformation sociale et de refondation politique, se fait le plus vivement sentir. De là l'idée qui préside au présent ouvrage : articuler la question de l'athéisme au XIXe siècle depuis le point de vue de la littérature française et suivant des enjeux ressortissant aux études littéraires.
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